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COEURS ENNEMIS

James KENT - GB 2018 1h48VOSTF - avec Keira Knightley, Alexander Skarsgaard, Jason Clarke, Kate Philipps... Scénario de Joe Shrapnel, Anna Waterhouse et Rhidian Brook, d'après son roman, Dans la maison de l'autre.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

COEURS ENNEMISCœurs ennemis, le titre annonce la couleur et le ton de cet ample film romantique et historique qui se déguste comme on dévore un best-seller. C'est d'ailleurs l'adaptation d'un roman à succès, de grande qualité, la preuve : il est publié dans l'excellente collection de poche 10/18. Au programme donc : un contexte historique terrible, deux personnages que tout oppose, appartenant à deux camps ennemis, qui vont se rapprocher au prix d'une lutte intérieure contre leurs préjugés.



Nous sommes en 1946. La jeune Rachel arrive à Hambourg, totalement dévastée quelques mois auparavant par l'aviation alliée. Elle vient y rejoindre Lewis, son mari, officier supérieur britannique en charge de la reconstruction et de la pacification de la ville, tâche titanesque. Comme c'était souvent le cas, le couple est logé dans une maison – splendide, au bord de l'Elbe – réquisitionnée à des Allemands : l'architecte Lubert qui vit là avec sa fille Frida et une domestique. Lewis, refusant d’en rajouter dans l’humiliation, choisit de ne pas expulser les propriétaires et leur propose une cohabitation, au grand dam de Rachel qui goûte peu la fréquentation des ennemis vaincus.
On comprend vite que Rachel et Lubert partagent une blessure liée à la perte d'un être cher : elle la mort de son enfant décédé dans les bombardements de Londres, lui celle de sa femme lors de l'offensive des alliés. Et malgré les réticences premières de la jeune femme, c'est sans doute cette blessure commune qui va, sinon provoquer, en tout cas accentuer leur attirance réciproque autant qu'interdite. Lewis, lui semble trop occupé pour remarquer quoi que ce soit…
L'intrigue est donc on ne peut plus classique mais elle est très bien menée et le film vaut surtout par son ambiance, la qualité de sa reconstitution historique d'une période peu représentée à l'écran, la richesse des personnages et l'excellence du jeu des comédiens. Keira Knightley – rodée aux grands rôles historiques : Orgueil et préjugés, Anna Karénine, The Duchess et Colette tout récemment – incarne avec brio toutes les facettes de cette femme, mère inconsolable, envahie par une inextinguible colère face à la mort de son enfant, épouse aimante mais déçue qui lutte contre un sentiment interdit mais aussi maîtresse passionnée et sensuelle. Face à elle, les deux hommes sont également riches en complexité, autant l'acteur australien Jason Clarke en mari solide et profondément bon que le troublant Alexander Skarsgård, qui personnifie à lui seul l’ambiguïté et la souffrance des élites allemandes vaincues et brisées.

La reconstitution louée plus haut rend bien compte de la dévastation de Hambourg (les bombardements alliés ont fait probablement 100 000 morts dans la ville) et du chaos qui a suivi, avec son lot de pénurie alimentaire et de maladies. Quant au scénario, il décrit parfaitement la complexité de la situation. Car évidemment l'Allemagne mit énormément de temps à tourner la page et, face à l'ampleur du chaos et du fort ressentiment envers ceux qui étaient considérés comme les occupants, perdura un reliquat de résistance nazie (ceux qu'on appelait les « werewolf », auteurs d'attentats contre les forces alliées), représentée dans le film par le petit ami de Frida, la fille de Lubert. Le film a ainsi une réelle valeur historique et son récit palpitant fait oublier les réserves que peuvent susciter ses allures de bluette romantique.