LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

Soutenez Utopia Palmer

La séance du samedi 22 juin à 9h45 se fera dans le cadre du Ciné chiacchiere. En collaboration avec l’AFIA.

PIRANHAS

Claudio GIOVANNESI Italie 2019 1h52 VOSTF
avec Franscesco Di Napoli, Ar Tem, Alfredo Turrito, Viviana Aprea, Valentina Vannino… Scénario de Maurizio Braucci, Roberto Saviano et Claudio Giovannesi, d'après le roman de Roberto Saviano (Ed. Gallimard)

Festival de Berlin 2019 : Ours d'Argent du meilleur scénario
Festival du film policier de Beaune 2019 : Prix du Jury

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)


On sait tous que le piranha est ce poisson laid à faire peur, aux dents acérées, familier des cours d'eau équatoriaux d'Amérique latine qui, bien que petit par la taille (au maximum 25 centimètres), est capable, en bancs, de s'attaquer à des proies bien plus imposantes… et de les tailler en pièces. On ne saurait trouver image plus glaçante pour évoquer les jeunes héros du film (ils ont entre 12 et 16 ans) qui, à peine sortis du giron de leur mère, a priori inoffensifs individuellement, vont pourtant, en bande, semer la terreur dans les quartiers populaires de Naples.
Au départ il y a le roman très documenté, inspiré de nombreux faits divers, écrit par Roberto Saviano. Saviano est devenu en quelques années un des hommes les plus respectés en même temps que l'un des plus haïs d'Italie. Journaliste hors pair, il a en 2006, dans Gomorra (adapté d'abord au cinéma par Matteo Garrone puis en série pour la télévision), réalisé une enquête approfondie sur la Camorra napolitaine et la façon dont elle gangrène la vie de tous les habitants de la Campanie, ainsi que sur toutes ses ramifications jusqu'à l'Espagne. Depuis, l'écrivain et journaliste vit sous permanente protection policière, la Camorra ayant juré d'avoir sa peau. Cette protection a d'ailleurs été récemment menacée lorsque Saviano s'est clairement opposé au gouvernement Salvini et à sa politique migratoire…
Dans Piranhas, Saviano évoque l'évolution inquiétante de la Camorra napolitaine qui voit les vieux parrains d'autrefois – qu'il n'idéalise nullement – progressivement supplantés, voire tout bonnement éliminés par des gangs de très jeunes gens qui veulent tout tout de suite, le pouvoir et l'argent, au prix de risques insensés que n'auraient peut-être pas pris leurs aînés, s'affranchissant des prétendues règles qui régissaient les guerres entre clans.

Dans l'adaptation de Claudio Giovannesi (réalisateur du très beau Fiore), on suit la naissance d'un gang de jeunes à peine adolescents autour de la gueule d'ange Nicola. Des garçons encore enfantins, qui aiment leur mère plus que tout mais traînent leur désœuvrement et leur absentéisme scolaire, vivant dans un monde où l'illégalité ambiante est devenue la norme, où la seule perspective est la déconne entre potes et la réussite rapide, quels qu'en soient les moyens. Giovannesi filme le basculement de ces garçons à peine pubères, parfois fleur bleue comme Nicola tombant éperdument amoureux de la jolie Letizia, qui croient à l'amitié éternelle comme on y croit à 15 ans et vont pourtant commettre des actes irréversibles qui vont faire exploser toutes ces valeurs. Giovannesi utilise parfaitement la fraîcheur et l'authenticité de ses jeunes comédiens, choisis dans les rues de Naples. Les rues et leur beauté brute qui voient des blagues d'adolescents (notamment cette scène mémorable où la bande de Nicola parvient à voler le sapin de Noël géant d'une galerie commerçante de luxe) se transformer en crimes sanglants commis au guidon des scooters. Tout aussi saisissant que pouvait l'être Gomorra, Piranhas est la radiographie effarante d'une génération perdue dans un pays en proie à tous les tourments.

Ciné chiacchiere, que l’on pourrait traduire par Ciné-causette, est un moment après la projection où l’on peut causer du film avec des membres de l’Association Franco-italienne d’Avignon… esclusivamente in italiano ovviamente !