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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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La séance du lundi 30 septembre à 20h00 sera suivie d’une discussion avec des membres de l’association Les Nuits des cinéfils et filles. Achetez vos places à partir du lundi 16 septembre.

DEUX MOI

Cédric KLAPISCH - France 2019 1h49 - avec Ana Girardot, François Civil, Eye Haïdara, François Berléand, Camille Cottin, Simon Abkarian, Zinedine Soualem, Marie Bunel... Scénario de Cédric Klapisch et Santiago Amigorena.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

DEUX MOITous les métros, tous les tramways, tous les bus de toutes les grandes villes nous offrent ce drôle de spectacle : des hommes, des femmes, de tout âge, de toutes classes sociales, se tiennent la tête baissée, le regard comme aspiré par l'écran de leur téléphone portable intelligent (!?). Chacun cherche son moi dans cet étrange miroir, reflet de nos existences en quête de sens, de contacts, de like, dans une volonté de remplissage frénétique (des amis, des applis, des tutos, des photos…) qui masque à peine l'angoisse du vide, du silence, du rien. Il le dit bien, Cédric Klapisch, dans ses notes d'intentions : on ne peut plus faire aujourd'hui un film sur le sentiment amoureux, sur la naissance d'une histoire sans tenir compte de ces flux numériques qui ont envahi nos vies et notre manière d'être à l'autre et au monde. Pourtant, dans ce monde ultra connecté, la solitude est toujours aussi criante et les injonctions à adopter la positive attitude n'ont pas vidé les cabinets des psy… Mais plutôt que de nous filer le bourdon, et il y aurait de quoi, voilà un film qui se nourrit des petits miracles du vivre ensemble, ces petits riens du tout (Riens du tout, c'est le titre du premier long métrage de Klapisch) qui, mis bout à bout, forment la chaîne qui permet de ne pas complètement se laisser piéger dans les mailles du grand filet. Il a ce talent-là, Klapisch, cette bienveillance, cet amour des êtres qui donnent à son cinéma une force un peu naïve distillant l'optimiste, même dans les cas les plus désespérés.



Ils le sont un peu, désespérés, ses deux héros. Oh certes, ce n'est pas le désespoir criant et tonitruant qui vous pousserait à faire le saut de l'ange du 5ème étage, c'est un mal plus sourd, presque discret, qui fait son nid doucement. Au fil des mois, dans ce grand Paris où tout va vite, ça s'incruste, ça empêche de dormir (lui), ça engourdit (elle) ; ça vous flanque une peur panique quand il faut sortir de sa zone de confort (elle), ça vous fait vous évanouir dans le métro (lui) ; ça vous fait recueillir un chat (lui), ça vous fait vous inscrire sur des sites de rencontres pour coucher un soir et plus si affinités (elle). Et puis un jour, ça vous fait vous allonger sur le divan d'une psychanalyste (elle) ou consulter un psychologue du service public (lui). Mélanie et Rémy, trentenaires solitaires, mènent ces vies parallèles l'une à côté de l'autre, sans se voir, chacun dans sa bulle, avec ses trouilles et ses œillères.
La riche idée de Klapisch, qui renoue avec le charme de Chacun cherche son chat, c'est d'avoir implanté ces deux-là dans un quartier de Paris aux allures de village, dont le cœur battant est une épicerie. Nul besoin ici de chercher sur internet le top 5 des meilleurs marques d'olives sans noyau, ni de télécharger la recette de l'houmous sur le 569e site de cuisine répertorié par votre moteur de recherche, pas besoin non plus d'activer la géolocalisation pour savoir où se trouve le cours de danse le plus proche : le patron (formidable Simon Abkarian) fait tout cela bien mieux qu'un smartphone, et en plus, il est drôle.

Au final, tous ces personnages : le pharmacien, l'épicier, les psy, la collègue de travail pétillante… forment autour de ces deux solitudes l'écrin de tendresse dont ce monde manque furieusement… Cédric Klapisch nous invite à éteindre nos satanés écrans et à descendre voir ce qui se passe dans la rue, chez le petit commerçant du coin. Naïf ? Sans doute, et alors ?

L’association Les Nuits des cinéfils et filles est une association étudiante avec qui nous organisons des rencontres autour du cinéma. Vous les retrouverez de gazette en gazette... à suivre