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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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MUSIC OF MY LIFE

Gurinder CHADHA - Angleterre 2019 1h54 VOSTF - avec Viveik Kalra, Aaron Phagura, Dean-Charles Chapman, Kulvinder Ghir, Meera Ganatra, Nell Williams, Rob Brydon… et les chansons de Bruce Springsteen !...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MUSIC OF MY LIFEC'est un truc assez typique de l'adolescence, cet âge où les parents ne sont plus des super-héros merveilleux mais bien des rabat-joie de premier ordre qui ne comprennent rien à rien, ni le monde qui a changé, ni la mode, et surtout pas l'être singulier que leur gamin est devenu. Lequel s'abandonne volontiers à la mélancolie, au broyage de noir, s'enferme à double tour dans sa chambre – dont la porte affiche un panneau « Entrée interdite » avec un dessin de tête de mort – et se réfugie dans l'écoute de son chanteur ou groupe préféré, à moins que ce ne soit un truc nouveau recommandé par un pote. Et soudain, tout s'éclaire : la musique le transporte, les paroles expriment exactement ce que ressent l'ado incompris. Et ce morceau l'accompagnera toute sa vie, gravé dans un coin de sa mémoire.



C'est l'état de bonheur immédiat qu'on peut ressentir dans un moment comme celui-là que parvient à créer joliment ce Music of my life, le nouveau film de Gurinder Chadha, réalisatrice anglaise d'origine indienne qui renoue ici avec l'énergie de son Joue-là comme Beckham.
Luton. Angleterre. Une ville traversée par l'autoroute menant vers Londres… et où personne ne s'arrête jamais. Pour connaître Luton, il faut y être né, ou, comme Javed, avoir des parents immigrés qui ont fait un jour le choix de quitter leur Pakistan natal pour s'y enraciner. Ah.. la famille de Javed : tout un poème ! L'archétype de la famille d’origine pakistanaise qui a tout fait pour s'intégrer mais demeure convaincue que l’Angleterre ne les acceptera jamais tout à fait… Javed n'en peut plus de ce père autoritaire qui l'empêche de sortir avec ses copains, de fréquenter toute personne du sexe féminin et lui assène à longueur de journée qu'il faut bosser pour être comptable ou agent immobilier. Il n'en peut plus de l'effacement de sa mère, travailleuse silencieuse et dévouée qui lui offre depuis 16 ans pour son anniversaire le même pantalon cousu maison. Il n'en peut plus de ses sœurs promises à un quelconque mariage arrangé ni de cette ville dont les murs d'usine tagués de propos racistes lui rappellent l'étroitesse d'esprit et le manque de tolérance.
Heureusement, Javed a l'écriture pour s'échapper : le journal intime qu'il tient depuis son plus jeune âge et les paroles de chansons qu'il écrit pour son meilleur ami. Précision importante : nous sommes dans les années 80, il n'y a ni téléphone portable, ni plateforme de téléchargement… Wham, Duran Duran et autres groupes aux coupes de cheveux mémorables trônent en tête des charts et on milite dans les collège pour faire libérer Nelson Mandela…

Tout pourrait s'écouler ainsi et le mener tranquillement au costume-cravate bleu marine de l'expert comptable si Javed n'avait pas LA révélation. Non pas le Saint-Esprit, la vierge Marie, Dieu le père et tous ses saints… non, bien mieux que tous ceux-là réunis : Le Boss, connu également sous le nom de Bruce Springsteen.
Dès lors, plus rien ne pourra arrêter le feu… Les chansons du petit gars de Long Branch (New Jersey) expriment tout ce que le petit gars de Linton ressent secrètement : la vie toute tracée qu'on lui a choisie, les matins tristes des ouvriers au chômage, les rêves secrets ouvrant sur d'autres routes, d'autres vertes prairies…

C'est malin, c'est drôle et ça vous file la patate en même temps qu'une furieuse envie de vous replonger dans la discographie de Springsteen. British jusqu’au bout des ongles, en particulier dans sa peinture sans concession des terribles années Thatcher, Music of my life bat aussi au rythme de la vitalité de ses jeunes interprètes, aussi inconnus qu'épatants. Pas de doute, ça fait un bien fou !