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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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En collaboration avec Miradas Hispanas. La séance de mercredi 19 février à 20h10 sera présentée par Matilde Valencia, doctorante en anthropologie visuelle à l’EHESS, responsable de la programmation du Panorama de Cinéma Colombien de Paris.

UNE MÈRE INCROYABLE

(Litigante) Franco LOLLI - Colombie 2019 1h47 VOSTF - avec Carolina Sanín, Leticia Gómez, Antonio Martínez, Vladimir Duran... Scénario de Franco Lolli, Marie Amachoukeli et Virginie Legeay.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

UNE MÈRE INCROYABLEUne mère incroyable, titre français frustrant, tellement éloigné de « la plaideuse » ou « avocat(e) plaidant(e) », qui serait la traduction littérale de Litigante, le titre original. Si l’espagnol sortait la gent féminine de derrière ses fourneaux et ses langes, le français l’y renvoie… Bref, passons, mais ne passez pas à côté de ce film ! Réalisé par un homme, il exprime pourtant une sensibilité féminine, féministe, réjouissante. Une chronique aussi puissante que drôle sur la filiation, la famille, ses impostures ; traversée par une capacité de résilience brute hautement salutaire, un appétit de vie qui dévore tout sur son passage, jusqu’aux tracas les plus coriaces. Comme le disait le défunt Desproges, « Vivons heureux en attendant la mort ! » avant d’achever par un tordant « Noël au scanner, Pâques au cimetière ! »



À propos de scanner, la première scène débute dans le phrasé arythmique et la lumière bleutée d’un de ces instruments, passage obligé de la médecine moderne. La machine va et vient au-dessus de la tête de Leti, tandis que sa fille Sylvia l’observe gravement. Sitôt sorties du calme imposé de la salle d’examen, mère et fille retourneront à leurs sempiternelles disputes et rodomontades, incapables de se départir de leur mode de fonctionnement habituel : après tout, tant qu’il y a du conflit, il y a de la vie ! Ces deux femmes de tête s’aiment, s’adorent, fusionnelles, admiratives, malhabiles pour se le déclarer, continuellement agacées l’une par l’autre, toutes deux habituées à mener leur barque sans rendre de comptes. La sœur cadette, artiste épanouie, les regarde, s’appliquant à conserver la sérénité dont elles ne font guère preuve.
Il y a de la joie dans cette maisonnée, une irréductible vitalité qui déborde avec véhémence, et une belle solidarité. Au sein de ce trio matriarcal, Antonio, quatre ans, grandit, véritable éponge imprégnée de cet environnement féminin, cette sourde tendresse qui protège ses pas, un peu perturbé quand même par l’absence de père et le manque de disponibilité de sa mère Sylvia, vampirisée par son métier de juriste. Cela ne va pas s’arranger lorsqu’éclate un scandale de corruption dont ses supérieurs essaient de lui faire endosser la responsabilité malgré sa grande probité.
Au milieu de cette ambiance tendue, qui pourrait conduire à un véritable naufrage, surgit une bouffée d’air bienveillant en la personne d’un des journalistes en quête de révélations croustillantes. La seule véritable révélation qu’il aura sera le sentiment d’avoir rencontré, en la personne de Sylvia, une femme incroyable qu’il s’empressera de courtiser. Mais rien ne sera simple : Sylvia, à l’instar de Leti, n’est pas du genre à accepter les compliments, ni les mains tendues. C’est à la pince à épiler qu’il lui faudra lui arracher quelques sourires et quelques secrets.

Les rôles des deux principales protagonistes sont interprétés par la propre cousine (Carolina Sanin, par ailleurs écrivaine) et la propre mère du réalisateur, de sacrées drôlesses, et si elles ne sont pas actrices professionnelles, ça ne se voit pas une seconde à l’écran ! La caméra, serrée sur les personnages, sans impudeur, capte finement les sentiments de ces résistantes du quotidien qui affrontent les affres de la vie avec une dignité et un panache communicatifs. Elles sont rudes, elles sont drôles et c’est diantrement émouvant…
« Je viens d’un pays dangereux, la Colombie, où la mort n’est jamais loin, parce qu’il y a de la violence, parce que les hôpitaux marchent mal… On vit autrement, on fait la fête autrement qu’en Europe. Il y a un état d’esprit du style : si je meurs demain, au moins j’aurais vécu, dansé, pris du bon temps… » » Franco Lolli

Miradas Hispanas vous propose un autre regard sur les cinémas du monde hispanique en collaboration, entre autres, avec des festivals de cinéma espagnol et latino-américains. Soirées thématiques, conférences et expositions en prolongement des projections : www.miradashispanas.free.fr