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La Paix, éternelle Utopie ?
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LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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HOTEL BY THE RIVER

Écrit et réalisé par HONG Sang-soo - Corée du Sud 2018 1h36 VOSTF - avec Ki Joon-bong, Kim Min-hee, Song Seon-mi, Kwon Hae-hyo...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

HOTEL BY THE RIVERIl faut croire que Hong Sang-soo filme comme il respire, à voir la rapidité de son rendement – un film par an, quand ce n’est pas deux. Celui-ci se distingue assez des autres, ne serait-ce qu’à travers son personnage central, un poète sexagénaire qui, se voyant mourir, a convié ses deux fils à venir le retrouver dans l’hôtel où il séjourne, au bord d’une rivière. La vue, dégagée, montre une montagne au loin. Le paysage est immaculé, la neige scintillante donnant un éclat inédit au noir et blanc de ce récit, tout près du conte. Lorsqu’ils arrivent, les deux fils attendent pas mal de temps leur père, en se taquinant l’un l’autre, non sans mordant. L’aîné, plus expansif, est narquois ; le cadet contre-attaque volontiers, mais on le sent plus timide – il se définit lui-même, tiens tiens, comme « un cinéaste qui n’est ni grand public ni auteur, mais qui fait ce qu’il peut ».

Au même moment, deux jeunes femmes amies se retrouvent à l’hôtel. L’une a un chagrin d’amour, l’autre tente de la consoler. Elles se baladent dans le coin et croisent le poète, aussitôt saisi par leur beauté. Il les aborde pour leur dire en quelques mots combien leur présence est une sorte de bénédiction. On imagine le début d’une histoire d’amour.
Fausse piste. Il va de fait moins s’agir d’amour que de possibles morts ou renaissance, réconciliation avec la vie, retrouvailles avec des proches. Sur un ton badin, mais où pointent des notes de gravité et même un drame, le cinéaste coréen offre un brillant jeu de reflets et de correspondances, à partir d’un chassé-croisé aussi minimaliste que fluide. Allant et venant entre l’hôtel et ses alentours, les protagonistes, d’égale importance, se cherchent, se manquent, se trouvent, pour se dire des vérités, plus ou moins aimables.

Le film est imprévisible, surprenant par ses chemins empruntés, ses changements de registre et sa douce indistinction entre veille et sommeil. Car, plus d’une fois, les personnages font des siestes ou s’assoupissent malgré eux. On en vient à s’interroger sur le degré de réalité de ce qui est à l’écran. Oscillant entre visions éclatantes, pressentiments, évocations du passé et rêves prémonitoires, Hotel by the river est un diamant, dont la lumière est proportionnelle à la noirceur.

(J. Morice, Télérama)