LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

Soutenez Utopia Palmer

LA JEUNE FILLE À L’ÉCHO

Arūnas ŽEBRIUNAS - Russie / Lituanie 1964 1h06 VOSTF - avec Lina Braknytė, Valeri Zoubarev, Bronius Babkauskas... Scénario de Youri Naguibine, Arūnas Žebriūnas et Anatolijus Čerčenko. Pour les enfants à partir de 10 ans. ON PEUT VOIR LE FILM EN FAMILLE, MAIS ON PEUT AUSSI LE VOIR TOUT SEUL.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LA JEUNE FILLE À L’ÉCHONous vous en avions parlé lors du confinement, durant cette longue période où venir au cinéma était impossible : certains distributeurs, dont ED Distribution, nous avaient généreusement permis de vous proposer gratuitement des films de leur catalogue. Eh bien la voici, la dernière pépite qu’ils ont dénichée pour notre plus grand bonheur : La Jeune fille à l’écho, petit bijou d’innocente fraîcheur à venir découvrir en famille.

Le film tient sur une journée – pas n’importe laquelle : la dernière journée des vacances d’été de Vika, à peine dix ans, avant que son père ne vienne la chercher. Ces vacances, elle les a passées chez son grand-père pêcheur, au bord de l’eau, sillonnant sans chaussures aux pieds la plage et les montagnes, se baignant toute nue « pour ne pas attraper froid », sympathisant avec les éléments et les considérant comme ses camarades de jeu, son cor toujours à la main, lançant des appels au large pour annoncer cette terre paradisiaque et hors du temps.
Vika est libre dans sa petite robe à pois volant au vent, peut-être un peu sauvage, mais avant tout heureuse de vivre proche de la nature, en toute harmonie. Tout l’oppose à ce groupe de jeunes garçons qui parcourent aussi la plage, tour à tour désœuvrés ou en s’inventant des jeux de pouvoir, écoutant trop fort de la musique sur le transistor nasillard qu’ils baladent partout en traînant leur panier de crabes. Entre ce groupe et Vika : deux univers, deux visions du monde. Vika le sait et s’applique à s’en tenir à distance. Jusqu’à l’arrivée d’un nouveau, Romas. Rejeté par les gars du groupe parce qu’il n’a rien à leur offrir, il va être intrigué par cette fillette qui ne collectionne ni les timbres, ni les cailloux. En ce dernier jour de vacances, un lien va très vite naître entre ces deux satellites solitaires et avec lui confiance mutuelle, confidences et secrets partagés… Mais aussi la trahison et le douloureux apprentissage de l’amitié déçue…
Initialement censuré à cause des scènes de baignade, ce gracieux poème a été remarqué à Cannes dans la catégorie jeunesse, avant de ressortir dans son pays et récolter un très grand succès. Adaptée d’un livre pour la jeunesse, cette histoire sur et avec des enfants pourrait se présenter simplement comme un conte initiatique mêlant respect de la nature et passage de l’innocente spontanéité enfantine à la réflexion de l’âge de raison, et ce serait déjà un très beau film, avec ses larges plans en noir et blanc où scintille l’eau, dansent les vagues et chante le vent.

Ce serait oublier que c’est aussi un film tourné en pleine guerre froide dans un pays fragile. La Lituanie en effet, après une brève expérience de la démocratie quelques années auparavant et un long combat pour garder son indépendance, est revenue après la Seconde Guerre mondiale dans le giron de mère URSS. Et indéniablement, La Jeune fille à l’écho est un film russe, tourné en russe puis doublé en lituanien, qui, grâce à ses jeunes protagonistes et son récit naturaliste, s’habille d’insouciance et de candeur pour contourner subtilement la censure – nous rappelant en cela un autre bijou de ces mêmes années : L’Enfance d’Ivan d’Andreï Tarkovski. Y sont ainsi abordés en douceur des questions de portée plus politique, des conflits plus engagés, en référence à une histoire économique récente. Ainsi que la confrontation entre la liberté individuelle et l’oppression du groupe qu’incarnent mine de rien les garçons avec leur transistor et Vika dans sa petite robe virevolante. Un trésor !