LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

Soutenez Utopia Palmer

GAZA MON AMOUR

Écrit et réalisé par Tarzan et Arab NASSER - Palestine / France 2020 1h28 VOSTF - avec Salim Daw, Hiam Abbass, Maisa Abd Elhadi, George Iskandar... Collaboration au scénario, Fadette Drouard.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

GAZA MON AMOURPour affronter et transmettre dans leurs films la situation intenable que subit leur pays natal, Arab et Tarzan Nasser, les jumeaux fétiches du cinéma palestinien, originaires de Gaza, ont choisi les armes de la poésie, de l’humour, de la tendresse. Pour montrer que malgré les aléas, les privations, les entraves à la liberté, les bombes qui tuent et mutilent, un peuple libre et fier continue à vivre, à aimer, à espérer, à rire, à faire la fête. Dans leur premier long métrage, Dégradé, les frères Nasser racontaient déjà, avec une dérision irrésistible et un amour communicatif de leurs personnages, une tranche de vie de la petite enclave palestinienne coincée entre Égypte et Israël à travers les conversations – parfois parasitées par le bruit des tirs d’armes à feu venant de la rue – entre les clientes hautes en couleur d’un salon de coiffure. Dans ce très beau Gaza mon amour, ils nous livrent une histoire d’amour aussi simple que belle et quasi-miraculeuse.

Issa est un pêcheur sexagénaire un peu ronchon, qui vivote des quelques kilos de poissons pêchés dans l’étroite bande côtière concédée aux Gazaouis. Jaloux de son indépendance et de sa liberté d’action – et sans doute aussi parce qu’il n’a pas rencontré l’âme sœur –, il ne s’est jamais marié, malgré les manigances de sa sœur qui s’obstine à vouloir lui proposer des prétendantes. Et puis, un beau jour, Issa croise Siham, une belle couturière qui tient avec sa fille divorcée une échoppe de vêtements pour femmes. Et là tout change : Issa se transforme en soupirant aussi timide et pataud qu’un jouvenceau et se lance dans des tentatives d’approche pour le moins maladroites : il s’arrose du parfum bon marché fourni par son ami commerçant – qui, lui, ne rêve que d’exil en Europe – et va même, prétexte dérisoire, jusqu’à demander à la couturière de lui raccourcir un pantalon parfaitement à sa taille ! Mais voilà, rien n’est simple à Gaza. Il y a le qu’en dira-t-on, la réputation, le statut du prétendant, la fierté de la courtisée, mais aussi et surtout tout ce qui fait le quotidien du territoire : les coupures incessantes d’électricité, la misère endémique, les tracasseries des militaires israéliens, les bombardements plus ou moins lointains qui finissent par se rapprocher et qui peuvent tout interrompre.
La vie d’Issa devient encore plus compliquée quand il récupère dans ses filets une statue antique d’Apollon, qui arbore pour la blague un sexe en érection, une trouvaille d’une valeur inestimable qu’il va tenter de cacher mais qui va vite devenir un objet de convoitise et de tractations entre factions du Hamas !

Les frères Nasser décrivent avec un talent fou les aspects aussi terribles qu’absurdes de la vie quotidienne à Gaza, dans un style chaplinesque et drôlatique qui n’est pas sans rappeler le cinéma d’Elia Suleiman, tout en dessinant avec une grande sensibilité la carte du tendre entre Issa et Siham, incarnés magnifiquement par Salim Daw et notre chère Hiam Abbas.
On avait les Coen, les Dardenne, les Larrieu… Accueillons avec joie une nouvelle fratrie dans notre petit panthéon du cinéma : les jumeaux Nasser, ambassadeurs sur grand écran d’une Palestine irréductible.