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La Paix, éternelle Utopie ?
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LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Justine Triet parle d’or
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Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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Kelly REICHARDT

Également au programme - FIRST COW - OLD JOY - RIVER OF GRASS

LA DERNIÈRE PISTE

(MEEK'S CUTOFF) Kelly REICHARDT - USA 2010 1h45 VOSTF - avec Michelle Williams, Bruce Greenwood, Will Patton, Zoe Kazan, Paul Dano, Shirley Henderson, Rod Rondeaux... Scénario de Jon Raymond.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LA DERNIÈRE PISTEAutant vous le dire tout de suite, La Dernière piste n'est pas un western, même s'il nous plonge à l'époque et dans les paysages de la conquête de l'Ouest. Ici, nous sommes au bout du bout, sur les terres désertiques et inexplorées des Cascades, dans ce qui s'appelle aujourd'hui l'Oregon. Après les forêts de Old Joy (2006) et les bourgades paumées de Wendy & Lucy (2008), c'est le troisième film que Kelly Reichardt tourne dans cette région. La Dernière piste prend pour décor les étendues vastes et arides des hauts plateaux. Comme dans les films précédents de la réalisatrice, l'environnement résonne au plus profond et les rapports humains prennent une tonalité inédite sous l'emprise de cette nature immense, au moment précis où les personnages s'égarent et doivent affronter l'inconnu et l'errance.

1845 : Trois familles de colons ont quitté la caravane principale et ont engagé un certain Stephen Meek qui prétend connaître un raccourci (d'où le titre original : le raccourci de Meek) pour gagner les riches terres de l'Ouest américain. Meek, c'est un viril, une grande gueule hirsute qui sonne sûr de lui et dont on ne doute pas une seconde qu'il ait su prendre l'ascendant sur trois modestes familles en quête de meilleure fortune. Mais les jours passent et certains commencent à penser qu'ils sont perdus. Le doute s'installe sérieusement sur les capacités de Meek à les guider, d'autant que dans ce no man's land, l'eau et la nourriture viennent vite à manquer. La capture d'un Indien de la tribu des Cayuses va radicaliser les positions au cœur du clan : faut-il abattre cet inconnu dont on ne connaît ni le dialecte ni les intentions ? Ou faut-il se servir de sa connaissance des lieux pour les guider à travers cette épreuve ?

Le récit ténu et la mise en scène presque minimaliste par lesquels Kelly Reichardt se ré-approprie le mythe du Far West s'appuient sur une attention particulière au quotidien de la vie des pionniers, tant dans sa culture que dans les tâches qui l'accompagnent. Le film enserre peu à peu les personnages dans un étau. La répétition des motifs quotidiens (prière, entretien du campement, réparations, etc.) finit par accentuer la pression du temps qui passe sans solution. L'image, renforcée par le choix d'un format presque carré (opposé au très large cinémascope habituellement associé au western), peint un désert étroit et d'une profondeur démesurée. Dans ces conditions extrêmes, les situations en disent long car elles sont amplifiées. Ce qui est fantastique, c'est que ce ne sont pas les événements extérieurs qui font avancer l'histoire mais uniquement les rapports de force au sein du groupe. Reichardt maîtrise à merveille cet art de l'épure qui sait que montrer moins peu parfois exprimer bien plus. Comme toujours, elle s'intéresse au destin des oubliés, particulièrement à celui de la femme, à travers le trio féminin mené avec brio par Michelle Williams, dont la voix monte progressivement au cours du film. Car La Dernière piste a aussi ceci de singulier que c'est un film réalisé par une femme qui apporte sa lecture personnelle du mythe américain et, par conséquent, sa vision d'une société toute entière dans son attitude face au Monde, à l'autre et à l'inconnu.