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La Paix, éternelle Utopie ?
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LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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À LA VIE

Aude PÉPIN - documentaire France 2021 1h18- avec Chantal Birman, des bébés, des mères, des pères et des professionnels de santé...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

À LA VIE« Accompagner des femmes et vouloir leur liberté, c'est forcément militer. » Chantal Birman

Celles qui ont donné la vie le savent : le temps d'après la naissance est une parenthèse bien particulière, une bulle fragile où la femme, devenue mère, est traversée par des émotions intenses et souvent compliquées à vivre. Si, dans notre monde moderne, la science a déployé toute son expertise et aligné bout à bout des décennies de progrès médical pour faire des 9 mois de la grossesse une épopée rigoureusement auscultée, palpée, suivie dans le moindre détail, force est de constater que les mères se retrouvent ensuite souvent bien seules. Comment gérer les nuits sans sommeil, les pleurs du bébé, l'organisation familiale chamboulée ? Comment savoir si on fait bien, comment mettre un enfant au sein quand le corps est un champ de bataille ? Comment faire face à cette révolution de l'intime qui réactive parfois des blessures anciennes, des questionnements que l'on croyait oubliés ?
Depuis des décennies, Chantal Birman, sage-femme, accompagne les jeunes mères dans les premiers pas de cette nouvelle vie. Forte de son expérience professionnelle, mais plus encore grâce à sa merveilleuse capacité d’écoute et d'empathie, elle aborde avec franchise et simplicité tout cela. À l'heure de la retraite, elle poursuit sans faiblir, avec une énergie communicative qui semble rejaillir sur celles et ceux qui croisent sa route, sa mission : être au plus près des femmes, les comprendre, les guider, les soutenir. D'autres pourraient être directives, donneuses de leçons, assénant des vérités toutes mâchées sur ce qu'il conviendrait de faire ou pas. Pas Chantal, bien trop humble et intelligente pour tomber dans ce panneau-là. « Une maman fait confiance à son enfant, et plus elle lui fait confiance, plus il a de forces » nous dit-elle. Son rôle à elle est de (re)donner confiance aux mamans, pour leur rendre un peu de ce pouvoir personnel que le suivi ultra médical de la grossesse a souvent abîmé. Avec sa parole vraie, ses gestes, et les petites listes qu'elle griffonne pour les mères où le mot « amies » souligné d'un grand trait signifie aux mamans qu'elles ont le droit aussi de craquer, de demander aide et affection, Chantal fait bien plus que simplement les aider à assurer les soins à leurs bébés.

Court mais très intense, ce documentaire sans voix off, sans échanges façon « interview », suit pas à pas le quotidien de Chantal, quelques semaines avant son départ à la retraite. Au pas de course entre deux rendez-vous, dans sa voiture, lors de ses visites aux jeunes mères dont la fragilité est souvent bouleversante, on vit aussi ses interventions percutantes à l'école de sages-femmes, on partage les repas avec d'anciennes collègues. On devine alors, bien plus que la passion pour un métier, son engagement sans faille pour les femmes, toutes les femmes. Celles qui donnent la vie, mais aussi celles qui font le choix d'avorter. Celles qui se battent pour la reconnaissance de leur travail, celles qui s'usent par des gardes trop longues, celles qui voudraient accompagner les naissances de la manière la plus naturelle possible mais ne le peuvent plus, faute de moyens et de personnel, et toutes les anonymes qui tombent sous les coups d'un conjoint violent.
Dans un regard lucide et pas franchement réjouissant sur les conditions de travail de ces « aidantes », le film porte malgré tout une bonne dose d'espoir : la relève est là, motivée, combative, forte des expériences des aînées, prête à accompagner les mères avec empathie et professionnalisme sans pour autant renoncer à ses droits.