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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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UNE VIE DÉMENTE

Écrit et réalisé par Ann SIROT et Rafaël BALBONI - Belgique 2020 1h27 - avec Jo Deseure, Jean Le Peltier, Lucie Debay, Gilles Remiche...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

UNE VIE DÉMENTE’esprit belge a encore frappé ! Cet humour dont il faut bien reconnaître qu’il est assez unique, cette sorte de surréalisme du quotidien qui habite semble-t-il à temps plein l’esprit et l’âme de nos voisins préférés et qui leur permet de garder une distance salutaire, de tourner en dérision les pires des situations. Une Vie démente, qui met en scène la perte de contrôle d’une femme d’une soixantaine d’années et la manière dont ses proches vont faire face, sera donc aussi drôle que tragique, secoué d’autant de moments bouleversants que de crises de rire. Ce n’est après tout que le juste reflet de la réalité, tous ceux qui ont vécu cette expérience sachant que l’absurde fait partie de la traversée : Raphaël Balboni, qui a co-écrit et réalisé le film, en sait quelque chose puisque le scénario raconte peu ou prou le parcours qu’il a connu avec sa propre mère…



Mais revenons au commencement : Alex et Noémie forment un couple de trentenaires heureux qui commencent à se dire qu’ils feraient bien un enfant. La mère d’Alex, Suzanne, brillante directrice d’un centre d’art, est tout excitée à l’idée de la prochaine paternité de son fils et entend participer à son bonheur, de manière très pragmatique : elle veut absolument offrir au couple un matelas high tech qui coûte la peau des fesses. Ce ne pourrait être qu’une lubie somme toute inofensive si Alex et Noémie n’avaient pas commencé à remarquer divers troubles dans le comportement de Suzanne : elle hésite sur des mots, fait des réponses à côté de la plaque, affiche des attitudes farfelues, et il s’avère qu’elle s’est mise à découvert sur tous ses comptes, malgré des revenus conséquents… Après quelques consultations, le verdict tombe : Suzanne est atteinte de démence sémantique (en gros une variante de la maladie d’Alzheimer). De quoi laisser désemparé son fils, qui ne sait pas trop comment gérer la situation. D’autant que Suzanne est farouchement à cheval sur son indépendance et qu’elle ne compte pas laisser sa supposée maladie entraver sa liberté quotidienne. Alex et Noémie tentent de prendre les choses en main, préparant par exemple des repas pour Suzanne… qu’elle gâche en débranchant le réfrigérateur pour des raisons obscures. Ils sont sans cesse sur le qui-vive, inquiets chaque fois que Suzanne prend le volant de sa voiture, qu’elle conduit de manière qu’on qualifiera d’approximative, ou lorsqu’elle décide d’aller faire un tour sur le canal voisin dans un boudin gonflable ! Si bien qu’ils vont être obligés d’embaucher Kevin, un aide de vie pour le moins atypique, fan de métal mais diablement efficace. L’équilibre du couple va se fissurer, Alex, rongé par la culpabilité, voulant s’investir jusqu’au bout dans la prise en charge de sa mère, tandis que Noémie réclame de pouvoir continuer au moins partiellement leur vie d’avant, prenant forcément les choses avec d’avantage de philosophie et de lucidité.

Au-delà de la chronique d’une grande justesse, le film prend une autre dimension grâce au ton et à l’esprit très particuliers qu’on célébrait au début de ce texte, grâce également à l’interprétation exceptionnelle de Jo Deseure, peu connue au cinéma mais grande comédienne de théâtre, qui incarne génialement une Suzanne imprévisible, passant de l’apathie à la colère, du repli sur soi à l’exubérance excessive, emportée par les évolutions paradoxales de la maladie. On soulignera aussi les trouvailles de mise en scène – notamment celles qui rappellent l’univers artistique dans lequel baigne Suzanne, bien présent malgré la maladie – qui donnent une vraie personnalité à ce premier film belge étonnant.