LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

Soutenez Utopia Palmer

LA PIÈCE RAPPORTÉE

Écrit et réalisé par Antonin PERETJATKO - France 2020 1h26 - Avec Anaïs Demoustier, Philippe Katerine, Josiane Balasko, William Lebghil, Sergi Lopez, Philippe Duquesne... D’après la nouvelle de Noëlle Renaude, Il faut un héritier.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LA PIÈCE RAPPORTÉEEn trois films, pas plus, Antonin Peretjatko s’est imposé dans le cinéma français comme une signature unique – et délicieuse. Ses histoires loufoques, sentimentales et printanières, rehaussées d’un regard politique grinçant et cruel, sont l’héritage direct des comédies de Rohmer et de Rappeneau, pimentées d’un zeste de comédie italienne des années 60. Son précédent opus, La Loi de la Jungle, était déjà un petit bijou drolatique, qui suivait les tribulations improbables d’un stagiaire ahuri incarné par Vincent Macaigne au service d’un projet absurde de création de piste de ski indoor au cœur de la jungle guyanaise. Autant dire qu’en matière de fantaisie marabout-d’ficelle, l’énergumène (on parle d’Antonin Peretjatko) ne craint pas grand monde. Nouvelle pierre apportée à l’édification de son œuvre pétulante, La pièce rapportée nous fait voyager un peu moins loin – mais le dépaysement n’en est pas moins radicalement jubilatoire, puisque la quasi-totalité du film se déroule dans les « beaux » quartiers du XVIe arrondissement de Paris, bois de Boulogne inclus.



Représentant à peine caricatural de la faune locale, Paul Château-Têtard est un fils à maman quadragénaire, grand dadais ultra riche dont l’origine de la fortune se perd dans les « heures les plus sombres de notre Histoire » collaborationniste (fortune décuplée par la coopération industrielle avec le Chili de Pinochet). Tel une Laetitia Hallyday en costume croisé, Paul Château-Têtard réalise tardivement son rêve : prendre le métro. Et c’est là que, par accident, il tombe raide foudroyé d’amour pour la craquante Ava, guichetière RATP. Laquelle voit là une belle opportunité d’ascension sociale. Mais la reine mère de Paul, Adélaïde (géniale Josiane Balasko), ne le voit pas de cette oreille et va tout faire pour démasquer la « pièce rapportée » dont elle soupçonne vite l’infidélité.

À la manière d’une enquête des Pinçon-Charlot revisitée par les Marx Brothers, le film d’Antonin Peretjatko dresse un tableau adorablement impitoyable de la grande bourgeoisie à laquelle veut accéder Ava envers et contre tout. Actualisée, la nouvelle satirique des années 1980 de Noëlle Renaude est enrichie d’allusions aux gilets jaunes, ou à la théorie insupportable du ruissellement… Au service de ce réjouissant autant qu’élégant jeu de massacre, quelque part entre le bonbon acidulé et la joyeuse pantalonnade marxiste, les comédiens, premiers et seconds rôles confondus, s’en donnent à cœur joie avec un plaisir communicatif. On en redemande.