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TROMPERIE

Arnaud DESPLECHIN - France 2021 1h45 - avec Denis Podalydès, Léa Seydoux, Anouk Grinberg, Emmanuelle Devos, Rebecca Marder, Madalina Constantin... Scénario d’Arnaud Desplechin et Julie Peyr, d’après Tromperie de Philip Roth.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

TROMPERIE« Le gros plan correctement éclairé d’un acteur est le summum de la cinématographie. Il n’y a rien de mieux. » (Ingmar Bergman)

Annonçons la couleur tout de suite, Tromperie est le film le plus émouvant du cinéaste Arnaud Desplechin. Nous sommes en 1987. Dans l’intimité d’un appartement de Londres, un simple bureau est le refuge de deux amants. Une femme mariée, une femme en larmes, prisonnière de son destin, retrouve un homme marié, Philip (Roth ?), écrivain américain célèbre, exilé en Angleterre. Ils font l’amour, se disputent, se séparent, se retrouvent et parlent des heures durant. De cette relation passionnée, de leurs échanges vont naître à l’écran des portraits de femmes réelles et imaginées, et la plus belle des histoires : deux êtres vont parvenir à s’aimer librement. Commence alors une danse chaloupée, circulaire et envoûtante, d’un automne à l’été, rythmée par la polyphonie des mots que l’on dit et des confessions que l’on écoute.



Voilà des années que le livre éponyme de Philip Roth (écrit en 1990, publié en France en 1994), accompagne la vie d’Arnaud Desplechin. Le réalisateur a longtemps réfléchi à la bonne forme et au bon moment pour l’adapter. « Plusieurs fois, je m’y suis essayé sans être satisfait du résultat. » Le déclic viendra pendant le confinement alors qu’il est enfermé comme cet écrivain dans son bureau… Dans Tromperie, le sexe, l’adultère, la fidélité, l’antisémitisme, la mort et la littérature – en clair les obsessions de toute l’œuvre de Philip Roth – tourbillonnent dans une symphonie du langage où le verbe se fait chair, matière érotique, exprimant toutes les subtilités de la pensée, tous les jeux et faux-semblants du désir entre les hommes et les femmes.
De Denis Podalydès en alter ego de Philip Roth, incandescent, aussi désirable que minable, à Anouk Grinberg en femme dévastée et épouse malheureuse de l’écrivain en passant par Emmanuelle Devos, magnifique dans le rôle de l’ancienne amante de Philip, toutes les actrices et les acteurs jouent une partition millimétrée et jubilatoire. Mais c’est bien la prestation de Léa Seydoux, son engagement, son intensité, son imprévisibilité, qui littéralement nous bouleversent. Le grain de sa voix, la grâce de ses mouvements, son regard où se mêlent audace, mélancolie et timidité, font jaillir à chaque instant l’émotion sur la toile.
Film de chambre, huis-clos aux décors minimalistes mais toujours élégants, Tromperie nous transporte dans une aventure de la pensée, de la parole autant que des sens dont on ressort galvanisé… Tromperie ou quand les pouvoirs de l’écriture de Philip Roth et de la mise en scène d’Arnaud Desplechin se rencontrent au carrefour de nos propres expériences de la vie.

« Quant au gros plan, quand le visage devient un écran, cela me bouleverse. Je ne vais pas faire semblant de ne pas aimer Bergman, dont je ne pourrai jamais oublier certains plans. Pour moi, le cinéma sert à cela. Quand le visage emplit tout l’écran, la peau devient comme la pellicule qui capte les sentiments, les mots, la lumière. La peau de Léa Seydoux, comme celle d’Emmanuelle Devos sont des écrans sur lesquels l’intrigue se projette. C’est miraculeux et cela ne s’explique pas. » (Arnaud Desplechin)