DERNIER NOËL AVANT LA FIN D’UN MONDE
Le croiriez-vous ? La bonne nouvelle – car il y en a une – est arrivée le 9 novembre dernier du Conseil d’État, qui a annulé le décret de dissolution du mouvement des Soulèvements de la terre. Pris en Conseil des ministres fin juin, le décret suivait de peu la tentative de requalification – ou ...
La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...
LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...
Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...
Baz Luhrmann - USA 2022 2h40VOSTF - avec Austin Butler, Tom Hanks, Olivia DeJonge... Scénario de Baz Luhrmann et Sam Bromell.
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Il convient de rendre à César ce qui est à César et à Elvis Presley sa place à part dans l’Histoire du rock’n’roll – et plus précisément son rôle-clé dans la popularisation, jusqu’à un point de non-retour, de la musique noire américaine dans toutes les couches de la société. Juré-craché, nul besoin d’être un adorateur du King pour plonger avec ravissement dans les 2h40 de bruits et de fureurs (désen)-chantées mises en scène par un Baz Luhrmann qu’on n’a jamais connu aussi passionnant et qui n’a jamais déployé avec autant d’à-propos les extravagances décomplexées de son cinéma de fête foraine. Comme si son goût du grandiose, de l’étincelant, sa façon de faire du cinéma « en roue libre », étaient rattrapés et domestiqués par un sujet plus grand et plus fort que lui. Fidèle à son style flamboyant, à sa puissance visuelle, à son esthétique baroque, le réalisateur signe un film inspiré et nerveux, sur la gloire et la chute d’une légende américaine. Mieux qu’un biopic, il s’agit d’une allégorie sur l’Amérique des années 1950 à 1970 et le destin exceptionnel d’un petit gars de Tupelo (Mississippi). Mais l’histoire de son ascension et de sa chute va de pair avec sa collaboration mortifère, sa fusion toxique pourrait-on dire, avec son agent, le colonel Parker, qui en fit sa créature, sa machine à dollars, le super-héros de l’Amérique.
Ancien forain converti aux tournées de musique country, ce roi de l’entourloupe est d’emblée fasciné par le charisme du chanteur, nourri au gospel et au blues. Avec sa voix caverneuse et ses déhanchements suggestifs, Elvis fait se pâmer les filles, effraie les parents, déchaîne les passions et divise une Amérique en majorité conservatrice et puritaine. Il n’en faut pas plus pour devenir le King entre les mains de son manager de père et de Parker, qui invente pour lui le merchandising à grande échelle. Homme de nulle part, le colonel conduit d’une main de fer la carrière de son protégé, jusqu’à l’enfermer plusieurs années dans la cage dorée de Las Vegas qui sera son tombeau.
Visuellement épatant, parfaitement écrit et rythmé, la réussite du film tient pour beaucoup à la composition d’Austin Butler, d’autant plus crédible qu’il n’essaie à aucun moment de singer son modèle. Et puis, surtout, Elvis est un extraordinaire film musical. Qu’il s’agisse des séquences de bœufs dans les quartiers noirs (magnifiques) ou des reconstitutions des concerts, impossible de rester insensible au flot d’énergie qui transpire de l’écran.
(Merci à Jean-Luc Wachthausen)