LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...
Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...
Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ?
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...
La LDH, attaquée, appelle au combat pour les libertés et la démocratie
Le ministre de l’intérieur menace de lui supprimer ses subventions, la première ministre lui reproche ses « ambiguïtés », d’autres polémistes de droites extrêmes leur faisant écho.Si on peut reprocher quelque chose à la LDH, c’est la constance de ses positions et de ses combats. Créée en 1...
Laurent Larivière - France 2022 1h40 - avec Isabelle Huppert, Swan Arlaud, Lars Eidinger, Freya Mavor, Dimitri Doré, Éanna Hardwicke et la participation brève mais frappante de Florence Loiret Caille... Scénario de François Decodts et Laurent Larivière.
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
C’est la nuit, la route, une automobile roule sous la pluie, et au volant, Joan Verra (Isabelle Huppert) se souvient, se raconte, face caméra. Un coup de foudre dans sa jeunesse (l’héroïne est alors incarnée par Freya Mavor) pour le pickpocket irlandais Doug (Éanna Hardwicke), une idylle romantique se terminant entre les murs d’une prison avant un retour en France, enceinte, et une vie de fille-mère célibataire. Quelques années plus tard, ce sera sa propre génitrice (Florence Loiret Caille dans un petit rôle japonisant) qui abandonnera sa famille. Devenue éditrice, Joan se prendra ensuite d’affection pour le très anticonformiste romancier allemand Tim (Lars Eidinger).
Et pendant tout ce temps grandit Nathan, son fils unique et chéri (interprété successivement par Louis Broust, Dimitri Doré et Swann Arlaud). Sans oublier une rencontre surprise avec un Doug désormais vieux. Car les sentiments n’ont pas d’âge dans les souvenirs qui resurgissent et qui en cachent d’autres… Mais sont-ils pour autant tous fidèles à la réalité ?
Jouant avec les strates temporelles, À propos de Joan est une œuvre beaucoup plus curieuse que ne le laisse présager son apparence initiale, assez « classique ». S’autorisant même quelques très audacieuses incursions oniriques, le film, qui voyage de la côte irlandaise à la campagne française, en passant par Paris et Cologne, se révèle un bizarre et intéressant cocktail de genres et de tonalités.
C’est Isabelle Huppert qui est le centre et le moteur de ce récit à tiroirs, de ces souvenirs qui se dévident et parfois se chevauchent. La comédienne assume ce rôle pivot avec son charisme habituel et sa faculté quasi-surnaturelle à défier le temps : si elle ne personnifie pas le personnage dans sa vingtaine (à l’impossible nul n’est tenu), elle le prend en charge comme qui rigole dans sa petite quarantaine, perruque blond platine, lèvres rouges, perfecto noir, pétulante, espiègle, et l’amène jusqu’à l’âge qui est actuellement le sien et qu’on a bien du mal à définir. Dans ce film qui se nourrit des histoires qu’on raconte – qu’on se raconte –, Huppert transporte avec elle toutes les vies qu’elle a incarnées au fil de ses innombrables rôles, si bien que cette fiction vagabonde aurait pu tout aussi bien s’appeler « À propos d’Isabelle » qu’À propos de Joan…
(avec l’aide de cineuropa.org)