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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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IL NOUS RESTE LA COLÈRE

Jamila JENDARI et Nicolas BEIRNAERT - France 2022 1h37 - avec quelques uns des 900 ouvriers licenciés de Ford Blanquefort, parmi lesquels Philippe Poutou...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

IL NOUS RESTE LA COLÈRE« Les capitalistes n’ont qu’une seule peur, celle de la solidarité des travailleurs avec la conscience d’être les copropriétaires des usines où ils ont laissé leur santé. » Le regretté Michel Pinçon

C’est l’histoire tristement banale d’un grand groupe industriel qui fait des profits grâce à la qualité du travail de ses ouvriers (plus de 6 milliards de bénéfice en 2017, l’année qui précède l’annonce de la fermeture de l’usine de Blanquefort) tout en fermant une ou des usines qui ont contribué au renom de la marque, C’est donc une histoire que vous ne viendrez pas suivre pour le suspense : on connaît malheureusement la fin. C’est celle de la fermeture de l’usine Ford de Blanquefort, près de Bordeaux, et du combat de ses ouvriers. Un combat plus relayé par les médias que beaucoup d’autres combats dans beaucoup d’autres usines grâce à la présence parmi les salariés en lutte d’un certain Philippe Poutou, par ailleurs trois fois candidat à l’élection présidentielle au nom du NPA.
Du passé faisons table rase, c’est devenu la devise de Ford. Pourtant l’histoire de cette lutte avait, 10 ans auparavant, plutôt bien commencé. Le grand groupe américain avait pêché par excès de confiance en annonçant en 2008 la fermeture de l’usine. La mobilisation des ouvriers et des élus locaux avait stoppé net le siniste processus. Mais quelques années plus tard la donne a changé, le nombre d’ouvriers a baissé, leur âge a augmenté (on est à 50 ans de moyenne) alors que leur syndicalisation est moindre. Et quand Ford revient avec une décision de fermeture présentée comme inéluctable, la lutte est plus difficile à mettre en route chez les ouvriers dépités et largement résignés à accepter un chèque de départ conséquent...

Jamila Jendari et Nicolas Beirnaert, deux jeunes réalisateurs bordelais, ont décidé de s’immerger dans les coulisses de la lutte et des négociations entre les ouvriers et la direction de Ford. Avec un travail délicat, à la limite du pointillisme, le duo de réalisateurs montre l’âpreté de la lutte, le découragement qui gagne avec des moments d’intense émotion, ces moments de colère quand on réalise à quelle point la confédération nationale syndicale ne suit pas les ouvriers de Blanquefort mais aussi ces moments drôles (il faut dire que Philippe Poutou ne manque pas d’humour) notamment dans un échange téléphonique entre le leader syndical et le ministre de l’Economie Bruno Lemaire. Et malgré l’échec final, ce qu’a réussi l’équipe des ouvriers en lutte de Blanquefort c’est, comme en 1968, faire le pont avec le monde des arts qui se mobilisa avec force concerts (Bernard Lavilliers, Alexis HK, Didier Super, etc... ), contribution de dessinateurs ou d’écrivains qui donnèrent lieu à un très chouette ouvrage collectif, Ford Blanquefort même pas mort, avec notamment un superbe texte de Sorj Chalandon, lu en fin de film, dans lequel un ouvrier fait croire à son père malade sur son lit d’hôpital que les ouvriers ont obtenu la victoire, rejoignant cette phrase du philosophe marxiste Gramsci : « Les seuls combats perdus d’avance sont ceux qu’on ne mène pas. »