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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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ARIAFERMA

Leonardo Di COSTANZO - Italie 2021 1h57 VOSTF - avec Toni Servillo, Silvio Orlando, Fabrizio Ferracate, Salvatore Striano... Scénario de Leonardo Di Costanzo, Bruno Oliviero et Valia Santella.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

ARIAFERMALoin de tout, l’immense et sombre prison de Mortana, accrochée aux rocailleuses montagnes sardes, vit ses derniers jours, en voie de désaffectation. La plupart des prisonniers ont déjà été évacués, les quartiers ferment les uns après les autres, quand arrive une nouvelle qui va perturber le bon ordonnancement des choses : l’évacuation est suspendue car l’administration peine à trouver de la place pour recaser tout ce petit monde, les prisons italiennes sont déjà saturées. Une douzaine de prisonniers et quelques gardiens vont être contraints de rester là pour une durée indéterminée, cantonnés dans des cellules organisées autour d’un vaste espace circulaire.
Le plus expérimenté des gardiens, Gargiulo (Toni Servillo), se voit provisoirement attribuer le rôle de responsable tandis que la directrice est expédiée ailleurs pour gérer deux autres prisons… Le temps se fige, les repères sont bouleversés. Consignés dans des bâtiments en déshérence, privés de visite, abandonnés par la société, détenus et gardiens partagent le même enfermement – les uns à cause de leur boulot, les autres de leurs délits. La bouffe qui leur est livrée en barquettes n’est pas mangeable ; contre le règlement et les consignes, Gargiulo va faire ré-ouvrir les cuisines pour qu’un prisonnier, Lagioia, se mette aux fourneaux… Curieusement, l’incertitude bouscule les lignes, pousse à l’initiative : sans la présence de leur hiérarchie habituelle, les gardiens eux-mêmes en arrivent à improviser et, en desserrant l’étau de l’univers carcéral, tous glissent vers plus d’humanité. Une solidarité nouvelle pointe son nez.



Une forme de communauté improbable se crée ici insensiblement, jusqu’au point culminant d’un repas partagé tous ensemble par obligation, pour cause de coupure électrique provoquée par un fort orage : privés de lumière, de caméras de surveillance, incapables de manœuvrer les portes qui ouvrent vers l’extérieur… tous rassemblent les tables au cœur du patio, se serrent autour des rares lampes qui restent…
Cette prison-là n’existe pas, mais ressemble à beaucoup d’autres et on ne peut que s’interroger sur la capacité de réinsertion de lieux où la contrainte excessive engendre la violence et le désespoir… Que se passerait-il si, en ne misant pas sur toujours plus de répression, sur la contrainte sèche, on assouplissait les conditions carcérales, comme c’est le cas en Europe du Nord, dans des sociétés ayant mis au point d’autres types de réparations… Dans Ariaferma, une communauté commence à émerger quand l’institution, peu à peu, assouplit ses règles et, par le respect et l’écoute, amène le prisonnier à être acteur de sa propre évolution.
En mettant ses personnages dans un univers clos et restreint, pris dans des circonstances particulières qui obligent à la proximité et à l’échange, Leonardo di Costanzo souligne ce qui les différencie, mais aussi ce qui les unit : issus du même village, le fils du laitier est devenu le gardien du fils de l’aubergiste qui a mal tourné, et de fait leur socle culturel est le même. Le film est traversé par des moments d’une grâce infinie où chacun découvre que l’autre, malgré ses différences, est bien son semblable. Le clair-obscur de cette irréelle prison vient accentuer le sentiment d’un temps arrêté par magie, où tout peut arriver : le meilleur ou le pire ne tient qu’à un fil.

En France, le nombre de détenus a atteint un niveau historique : au 1er octobre, la population carcérale était de 72 350 personnes (58 109 au 1er juin 2020). 2053 détenus sont contraints de dormir sur un matelas au sol, relevé dans la journée : c’est 39 % de plus en un an. Certaines prisons affichent un taux d’occupation qui dépassent 150 % et certaines, comme la maison d’arrêt de Bordeaux-Gradignan, atteignent plus de 200 % de leur capacité… et, comme partout, le personnel manque. (cf Le Monde du 2 novembre)