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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LOST HIGHWAY

David LYNCH - USA 1997 2h15 VOSTF - avec Bill Pullman, Patricia Arquette, Balthazar Getty, Robert Blake...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LOST HIGHWAY« Je n’ai pas de caméra. J’aime garder mon propre souvenir des choses » affirme le jazzman Fred Madison aux deux inspecteurs de police qui l’interrogent. Dans Lost Highway, David Lynch propose une expérience qui dépasse les présupposés classiques du film. Œuvre narrative et picturale unique en son genre, ce septième long-métrage est une poursuite de ses obsessions en même temps qu’un point de rupture dans la carrière du réalisateur culte. En 1997, Lynch reprend une fois de plus à son compte une Amérique 50's spectrale qui ne cesse de revenir nous hanter et plonge le film néo-noir dans une reverb sans fin. Un saxophoniste (Bill Pullman) soupçonne sa femme (Patricia Arquette) de le tromper. Son angoisse est amplifiée de jour en jour par la réception de mystérieuses bandes vidéos contenant des images de leur intimité puis par des rêves effrayants. Pris de folie, il finit par la tuer et est condamné à la peine capitale. A cet endroit, Lynch déchire la narration classique et ouvre une deuxième enquête, celle que doit résoudre le spectateur pour avancer dans le film. Les points de vue se mélangent, les « déjà vus » et les indices sont semés au gré d’un schéma chronologique aussi free que le jazz joué par son anti-héros. Cette route perdue, qui a bien plus à voir avec celle de Cormac Mccarthy que celle de Jack Kerouac, nous mène par le bout du nez dans les limbes d’une mémoire populaire effrayante et fascinante à la fois.

On ne compte plus les théories et interprétations du sens plus ou moins caché de Lost Highway. Film « lynchien » par excellence, sommet d’une esthétique de l’inquiétude tant de fois copiée mais jamais égalée, ce récit évoque un mythe hollywoodien qui se dissout plus qu’il ne s’effrite. Prenant pour décor une version esthétisée à l’extrême de Los Angeles, le réalisateur (qui a d’abord été peintre) y exprime son talent pour les tableaux visuels hypnotisants. Dans Lost Highway, Lynch ne s’interdit rien (à commencer par ses petites gouttes d’humour acide et absurde disséminées par endroits) et se positionne à contre-courant d’une grande partie du cinéma de divertissement. La clé de cette énigme sans solution c’est (peut-être) l’abandon à la liberté créative du cinéaste. Sa seule concession au monde contemporain tangible est peut-être sa bande-originale où brillent David Bowie, Nine Inch Nails, Cocteau Twins et Lou Reed. Quelques pistes de pop music que vient brouiller son habituel compositeur Angelo Badalamenti, frère siamois d’une vision du monde comme un labyrinthe, tantôt effrayant, tantôt cotonneux.
25 ans après sa sortie initiale, Lost Highway n’a rien perdu de sa puissance. Le film reste une des œuvres majeures d’un des cinéastes les plus importants de notre temps. (Adrien Durand)