Crève La Taule 84
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p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 115%; background: transparent }“On nous dit que les prisons sont surpeuplées. Et si c’était la population qui était suremprisonnée ?” Michel Foucault@page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm }
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ENSEIGNANTES, ENSEIGNANTS ! Vous pouvez organiser des séances scolaires en matinée.
Nous pouvons organiser des séances à la carte pour vos classes, en matinée. Vous trouverez une liste des films programmables sur notre site internet, rubrique « Jeune public et scolaires »/ “D’AUTRES FILMS POUR LES SCOLAIRES” Pour les maternelles : Zébulon l...
La Ménardière : un habitat partagé en construction…
À Bérat, à mi-chemin entre l’Ariège et Toulouse, la Ménardière est un beau domaine aux multiples possibilités. Acquis en 2019 par une douzaine de personnes au bord de la retraite qui refusaient le destin peu folichon, que nos sociétés réservent à leurs vieux : ni solution privée au coût e...
Vidéo en Poche, c'est fini
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...
Écrit, filmé, réalisé, monté, produit par HONG Sang-soo - Corée du Sud 2021 1h32 VOSTF - avec Lee Hyeyoung, Kim Minhee, Seo Younghwa, Kwon Haehyo... Ours d’argent Grand Prix du Jury – Festival de Berlin 2022. Musique de… Hong Sang-soo !.
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C’est l’histoire de quelques rencontres fortuites et de la belle complicité féminine qui en découle, entre une romancière en panne d’inspiration et une actrice de cinéma en quête de nouveaux horizons. Et comme le titre l’indique avec limpidité, le hasard y est pour beaucoup. Mais encore faut-il être disposé à accueillir le hasard pour qu’il puisse avoir l’opportunité d’être heureux. Ce nouveau film d’Hong Sang-soo semble faire sien cet état d’esprit avec une allégresse et une facilité déconcertantes. Cinéaste ultra-productif (comptez jusqu’à trois films par an), Hong Sang-soo se débarrasse peu à peu des ingéniosités de son cinéma des débuts pour tendre – ce film en est la preuve – vers un cinéma épuré, à une ligne claire, qui offre à ses acteurs et aux situations dépeintes une sincérité toujours plus palpable. Dans La Romancière…, le récit se laisse aller sans contrainte au gré des circonstances, préférant la spontanéité d’une discussion aux logiques dramaturgiques (Hong Sang-soo écrit ses dialogues le matin sur le tournage), toujours attentif à l’effeuillement de l’intimité des personnages. Que les admirateurs se rassurent, le cinéaste n’en explore pas moins tous les thèmes récurrents de son cinéma : confrontation entre les sexes, désillusions amoureuses, apaisement procuré par le processus créatif et, par-dessus tout, l’amour des femmes, de leur sensibilité et de la pureté de leurs sentiments.
Dans la périphérie de Séoul, Junhee, romancière de renom, se rend dans la libraire tenue par Sewon, une amie de longue date. Le temps a éloigné les deux femmes. Leurs retrouvailles sont l’occasion d’évoquer leurs souvenirs communs, principalement leur amour de la littérature. Junhee a rapidement connu le succès, alors que Sewon dit s’être éloignée progressivement de son désir d’écrire. Mais Junhee n’est pas venue là par hasard : elle avouera plus tard n’avoir rien publié depuis longtemps et être en manque d’envie créatrice. Et comme si elle ne voulait rien brusquer, la romancière décide de se donner le temps et de laisser les rencontres la guider. C’est précisément ce qui se passe un peu plus tard lorsque, dans une tour du centre de Séoul, Junhee est reconnu par M. Park, un réalisateur qu’elle a brièvement connu et qui avait jadis envisagé l’adaptation d’un de ses romans. Dans une rencontre frontale, Junhee ne manque pas de s’opposer à l’égoïsme masculin et à l’artificialité d’un petit milieu incapable d’envisager l’art autrement que par l’appât du succès. Bien heureusement, un hasard en appelant un autre, c’est dans le parc en contrebas qu’ils vont croiser le chemin de Kilsoo, une jeune actrice brillante qui s’est depuis peu éloignée du cinéma. Débarrassées de la présence de M. Park, les deux femmes vont passer un moment ensemble, exprimer l’une et l’autre leur situation, leur rapport à leur métier et à la vie. Et de là va naître une folle envie chez Junhee, la romancière : réaliser un film avec Kilsoo…
Si une chose ne relève pas du hasard mais plutôt de l’ironie, c’est le fait que le très prolifique Hong Sang-soo s’intéresse au trajet de deux femmes ayant décidé de mettre en pause leur métier d’artiste et d’expérimenter un nouveau rapport au monde. Dans leur sillon, le film se veut direct, simple et sans écart, portant en lui les germes d’un bel accomplissement que la dernière partie nous réserve. Cette étape méditative marque sans doute un tournant dans l’œuvre du cinéaste sud-coréen qui célèbre ici, sous la modestie des rapports, l’expression d’une honnêteté nue.