LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

Soutenez Utopia Palmer

IL BOEMO

Écrit et réalisé par Petr VÁCLAV - République Tchèque / Italie 2022 2h20 VOSTF - avec Vojtech Dyk, Barbara Ronchi, Elena Radonicich, Lana Vlady... Scénario écrit avec la participation de Gilles Taurand.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

IL BOEMOBohème, Josef Mysliveček, le héros de notre histoire, l’est en raison de ses origines praguoises mais aussi de son mode de vie… Celui que les Vénitiens surnomment alors « Il Boemo » (son nom est définitivement trop difficile à prononcer) est un musicien dans l’âme en même temps qu’un personnage haut en couleur, immigré dans une Italie des années 1770 qui ne l’est pas moins. Plongée dans une Venise libertine plus vraie que nature, dans ses sortilèges, ses envoûtements, les méandres de ses canaux… Portrait passionnant non seulement d’un homme, mais d’une société. On se laisse embarquer dans la partition sans percevoir le monumental travail de recherche en amont, le souci du détail au bémol près. Invitation à baguenauder dans les secrets dessous d’une époque, dans les coulisses et les loges, à observer le comportement du public durant les récitals, quand les mieux lotis jetaient encore leurs détritus sur les spectateurs du parterre… L’on imagine guère les exigences des puissantes starlettes ayant pouvoir de vie et de mort sur la carrière d’un maestro, ses choix musicaux… Les terribles enjeux de pouvoir… C’est à se demander si les œuvres qui sont parvenues jusqu’à nous sont vraiment telles que leurs créateurs les avaient imaginées, ou si elles sont le fruit de concessions qui leur ont été imposées.



Quand on découvre Josef, ce n’est pas vraiment sous son meilleur jour : il est sans le sou, terrassé par le « mal de Naples » (autrement dit la syphilis). Son apparence ne permet pas de deviner les moments de gloire traversés, ni quel bourreau des cœurs il fut sans vouloir l’être, juste par incapacité de résister aux fruits à portée de sa main, fussent-ils défendus. Don Juan autant par plaisir que par opportunisme. Pour un être de basse extraction, fils de minotier, quel autre moyen de monter dans les petits papiers de la noblesse, celle qui tient les cordons de la bourse, que de s’agripper aux jupons des femmes puissantes ? Séduire et puis travailler inlassablement, ne pas laisser le doute s’immiscer. Entretenir cette rage au corps qui conduit à composer, pour répondre à une double nécessité vitale : celle de créer, celle de remplir sa gamelle. Fréquenter les plus belles dames afin de s’extraire de sa condition sociale, il y a pire calvaire. Une première succombera à ses charmes, lui permettra de bien vivre en devenant sa protectrice. Une seconde lui mettra amoureusement le pied à l’étrier en lui présentant le meilleur impresario de l’époque, tout en déclenchant les foudres de la première. Si l’on ajoute les suspicions et colères des maris trompés, on se doute que les aventures de notre Bohème dans la « capitale européenne des plaisirs » n’iront pas sans quelques rebondissements.

Mais notre éternel amoureux à l’oreille absolue ne se contentera pas de faire les gorges chaudes des salons vénitiens, il finira par composer pour les plus grandes cantatrices de l’époque, faisant de son œuvre un écrin au service des plus belles voix. Destin incroyable quand on y songe, ascension romanesque d’un personnage longtemps tombé aux oubliettes après avoir si durement réussi à percer. Il nous reste de lui des écrits de Mozart dont il fut le professeur et qui lui voua une indéfectible amitié, allant jusqu’à lui « emprunter » l’ouverture de son opéra La Nitteti pour en faire l’ouverture de son Mitridate.

Heureusement la SACEM n’existait pas à l’époque, sinon elle serait tombée sur le râble du pauvre Amadeus et aurait mis tout ce beau monde au diapason ! Mais comme l’écrit le réalisateur, « la création est une affaire d’étude, d’influences, de modes, de goûts d’une époque, d’échange intellectuel, d’entraide et d’emprunts… » Vive l’open source, donc !