DERNIER NOËL AVANT LA FIN D’UN MONDE
Le croiriez-vous ? La bonne nouvelle – car il y en a une – est arrivée le 9 novembre dernier du Conseil d’État, qui a annulé le décret de dissolution du mouvement des Soulèvements de la terre. Pris en Conseil des ministres fin juin, le décret suivait de peu la tentative de requalification – ou ...
La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...
LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...
Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...
À l’initiative de Amnesty International et Ligue des Droits de l’Homme, la séance unique du lundi 19 juin à 19h45 sera suivie d’une discussion avec Garance Le Caisne, co-autrice du film, ainsi que Samuel Priso Essawe, professeur de droit à Avignon Université ainsi que des membres des associations regroupées dans le collectif La Grande Chamaille.
A la fin de la séance, quelques exemplaires des deux essais de Garance Le Caisne, Opération César, au cœur de la machine de mort syrienne et Oublie ton nom : Mazen al-Humada, mémoires d'un disparu (Editions Sock) seront mis en vente.
Stéphane Malterre et Garance Le Caisne - France-Allemagne 2022 1h44 VOSTF -
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En 2014, un mystérieux déserteur, portant le nom de code César, divulgue des dizaines de milliers de photos des victimes du régime syrien, morts sous la torture. Alors que les supplicié·es sombrent dans l’oubli et que des milliers de civil·es disparaissent, leurs familles, leurs avocats et un petit groupe d’activistes tentent de déposer des plaintes auprès des tribunaux européens. Le film s’articule autour du travail acharné de deux avocates qui bousculent la paralysie de la justice internationale en initiant des procédures pionnières en la matière. Alors que Clémence Bectarte cherche les preuves de vie d’un père et fils franco-syrien disparus sans laisser de traces, Almudena Barabeu porte devant la justice espagnole la première plainte liée au dossier César : une femme syro-espagnole vivant à Madrid a reconnu son frère parmi les photos.
Fruit de cinq années de tournage, ce film est construit comme un thriller politique au rythme soutenu. Nous suivons les étapes de cette quête de vérité sur le sort de ces disparus. Pour ceux dont la preuve de leur mort existe par le biais des photos, il s’agit de reconstituer le drame et d’obtenir justice. Par contre, pour ceux dont on a aucune trace, peut-on espérer qu’ils soient encore vivants ? Au fil de la progression des investigations, se dévoile peu à peu le destin des disparus, et le visage de leurs bourreaux. Rebondissements d’enquêtes et de procédures conduiront finalement à l’émission de mandats d’arrêts contre les plus hauts responsables de l’administration de Bachar al Assad, pour crimes contre l’humanité.
La beauté formelle du film est minutieusement scénarisée autour du personnage de César. Cet ancien photographe militaire, anonymisé pour des questions de sécurité sous un masque troublant – inspiré des masques antiques des guerriers du Moyen Orient – se prête au jeu de la reconstitution et amplifie par sa voix mystérieuse chacune des histoires des disparus. Quant aux photos insoutenables qu’il a stocké dans ses disques durs, le réalisateur réussit à les traiter, non pas frontalement comme des illustrations, mais indirectement à travers le regard des protagonistes qui les observent, filmés en gros plan et dans l’intimité.
Les âmes perdues est un film nécessaire où des victimes, dont la vie se termine par une photo numérotée de leur corps détruit, retrouvent identité humaine, les exhumant de l’oubli et du silence. En observant ces Syriens s’emparer des tribunaux nationaux pour écrire leur histoire et reprendre le contrôle de leurs vies, on ne peut s’empêcher de penser aux Ukrainiens qui devront entamer des démarches similaires face à la machine de mort de Poutine.
Créé à l’initiative de membres de Amnesty International , La Ligue des droits de l’Homme , le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples , le Mouvement de la Paix, l’Observatoire International des Prisons et Utopia, la Grande Chamaille est un collectif qui se donne pour objectif d’animer régulièrement des discussions autour de films dédiés à la défense des Droits humains.