La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...
LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...
Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ?
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...
La Ménardière : un habitat partagé en construction…
À Bérat, à mi-chemin entre l’Ariège et Toulouse, la Ménardière est un beau domaine aux multiples possibilités. Acquis en 2019 par une douzaine de personnes au bord de la retraite qui refusaient le destin peu folichon, que nos sociétés réservent à leurs vieux : ni solution privée au coût e...
Également au programme - 4 FILMS RÉALISÉS PAR PINA BAUSCH - CINÉ-MARATHON PINA BAUSCH - DIDY - F FOR FAKE - GHOST SONG - GURUMBÉ : MÉMOIRES AFRO-ANDALOUSIENNES - HONOR DE CAVALLERIA - LA BÊTE DANS LA JUNGLE - LA RÉVOLTE DES VIEUX - LE PUBLIC - LIBERTÉ - ORLANDO, MA BIOGRAPHIE POLITIQUE - PACIFICTION - PERSONA - Programme de films / Le choix d'Inês Barahona et Miguel Fragata - Programme de films / Le choix de Boris Charmatz - Programme de films / Le choix de Noé Soulier - REAS - REVOLUCIÓN PUTA - S21 LA MACHINE DE MORT KHMÈRE ROUGE - THE LOST KING - TOTAL TRUST
Séance le mercredi 10 juillet à 18h, présentée par le réalisateur Patric Chiha.
Écrit, réalisé et monté par Patric CHIHA - Autriche 2016 1h28 VOSTF -
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
Ce film sidérant d’une étrange beauté, qui rappelle l’esthétique des films du regretté Fassbinder, va nous plonger dans le quotidien de deux jeunes garçons prostitués, deux jeunes Roms bulgares venus à Vienne chercher fortune. Mais dès la première séquence on comprend que nous serons dans la zone grise, quelque part entre réalité et jeu d’acteurs.
Un bar on ne peut plus étrange où les jeunes prostitués, blouson de cuir de motard et cheveux gominés, sont juchés le long du comptoir dans l’attente de leurs clients. Un bar qui est l’ultime canot de sauvetage dans cette ville inhospitalière aux parias que sont ces Roms bulgares. Au fil des séquences d’une vérité brute et incandescente, ces tout jeunes gens s’expriment avec une totale liberté sur l’ambivalence de leur vie, partagée entre la Bulgarie, où ils ont généralement laissé femme et enfants végétant dans des bidonvilles peu reluisants, et Vienne où ils n’ont trouvé que leurs corps à vendre pour gagner décemment leur vie. Aucune réserve morale dans le regard de Patric Chiha, et tant mieux : les garçons parlent en toute franchise des tarifs pratiqués pour telle ou telle prestation, s’amusent de certains clients. Mais s’amusent aussi en rejouant des scènes. Et Patric Chiha s’amuse à son tour en les habillant en marinières, en jouant des couleurs artificielles, en jouant aussi de la superposition étrange des ambiances sonores, entre la musique balkanique que les jeunes écoutent et Mahler, le compositeur étroitement lié à Vienne.
Patric Chiha explique avec limpidité qu’il n’a pas fait un film sur ces jeunes gens mais avec ces jeunes gens, pleinement associés à la réalisation, qui ont été payés comme des acteurs, pour jouer leur réalité. Il dit aussi que le mensonge fait pleinement partie de leur vie – ne serait-ce que parce qu’il est partie prenante de la pratique de l’amour tarifé – et que jouer ainsi sur les différents registres du vrai et du faux rend mieux la réalité de leur vie qu’un documentaire classique. Et le résultat est bien plus passionnant que ne l’aurait été une œuvre naturaliste.
En compagnie de Patric Chiha, de l’autrice et chorégraphe Cristina Morale et du dramaturge Stéphane Bouquet, Mathilde Monnier réunit cinquante jeunes artistes pour vivre le Festival d’Avignon comme un laboratoire de réflexion au rythme des spectacles, répétitions et rencontres. Mathilde Monnier invite ces artistes à transformer la pensée mouvante en performances lors de sessions ouvertes au public. Transmission Impossible les 12, 13, 19 et 20 juillet.