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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

J'AI PERDU MON CORPS

Jérémy CLAPIN - film d'animation France 2019 1h21mn - Scénario de Jérémy Clapin et Guillaume Laurant. Grand prix de la Semaine de la critique, Cannes 2019 - Grand Prix et Prix du Public, Festival du film d'animation d'Annecy 2019. Pour les enfants à partir de 12 ans.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

J'AI PERDU MON CORPSCe premier long métrage introduit sans conteste son réalisateur dans le sérail restreint des grands maîtres de l’animation. Jérémy Clapin, retenez ce nom : c’est désormais une patte, un style unique, un univers à part qui nous embarque d’emblée. La narration, d’une virtuosité implacable, jamais ne perd le spectateur en route, virevolte avec dextérité dans l’espace et le temps, aussi complexe que limpide. Le cinéaste jongle en permanence avec nos sentiments, nos émotions, nos perceptions, nous désarçonne en véritable illusionniste, brouille les pistes, sèmes des détails oniriques, fait naître des moments de pure poésie, tout en ne dédaignant pas les clins d'œil et les touches d'humour.

Deux récits, deux univers vont se déployer en parallèle et nous envoûter… D’abord celui de Naoufel… Livreur de pizza effacé, comme si son existence avait perdu tout relief, toute espérance. Il n’attend plus le déclic… qui pourtant surviendra au détour d’un jour triste et pluvieux, au bas d’un immeuble parisien impersonnel, devant une porte désespérante où on se casse le nez quand on n’en a pas le code… Le jeune homme sonne, livraison en main, désolé de son retard, prêt à s’excuser platement, à se faire rabrouer, comme souvent. Du haut du trente cinquième étage, lui parvient de l'interphone la magie d’une voix inaccessible. Elle appartient à Gabrielle, c'est ce que dit le nom à côté de la sonnette. Écoutant à peine ses propos taquins, il ne perçoit que sa jeunesse, sa douceur camouflée. Il se prend à rêver, il compose alors un personnage, invente un caractère à l’inconnue… Tout rêveur et ému, le voilà déjà prêt à s’enamourer de cette Gabrielle qu’il n’a jamais vue, ne verra peut-être jamais (?), à imaginer respectueusement sa silhouette… Frêle lueur d’espoir qui vacille dans l’indifférence d’une nuit sans lune… Peut-être cette voix le ramène-t-il sur les chemins oubliés de sa lointaine enfance, lumineuse et pétillante, protégée par les bras d’un père, d’une mère, d’un amour inconditionnel et bienveillant. Tout rayonnait, bruissait alors sous le soleil de l’Algérie, dans une ambiance joviale, où la musique avait une place de choix. Il avait pour tout rêve de conquérir l’espace et d’assister aux concerts réservés aux adultes, qui seuls avaient le droit de se coucher tard…
La seconde histoire, sans parole, impressionnante, est celle d’un membre « fantôme », comme on qualifie cette faculté qu’ont les mutilés de continuer à ressentir des sensations pour une partie de leur corps qu'ils ont perdue. On assiste ici à une surréaliste inversion des rôles : ce n’est plus l’humain qui part en quête du membre qui lui manque, mais une main désespérée qui tente d’échapper à son sort, s’évade d'un laboratoire et part à la recherche de son propriétaire… C’est là que la magie opère, la même que l’on retrouve dans les spectacles de marionnettes, quand l’objet inanimé devient animé, c’est à dire porteur d’une âme. Cette main va devenir très rapidement un personnage véritable. Pour elle on va trembler, quand elle se retrouvera aux prises avec des prédateurs plus grands qu’elle, aux prises avec nos pires cauchemars enfantins, la peur du noir, de la solitude, de l’abandon… On suivra sa quête et son périple constamment tenus en haleine, pendus à ses doigts tellement acharnés à lutter. On espérera pour elle, avec elle on sera émus, par la mélancolie de la pluie, la nostalgie de ce qu’elle fut, la douceur d’une menotte de nourrisson à la peau fine…

Il y aurait tant à dire encore sur ce J'ai perdu mon corps d’une richesse incroyable, qui donne autant à penser qu’à ressentir. Chacun y trouvera forcément son bonheur…

J'AI PERDU MON CORPS, Grand gagnant du PRIX DÉCOUVERTE 2019 des spectateurs d'Utopia

Vous avez été nombreux à voter : 1458 bulletins déposés dans l'urne, soit 263 de plus qu'en 2018, et J'ai perdu mon corps l'emporte avec 853 suffrages, suivi de Les Misérables de Lad Ly avec 789 et Au nom de la terre d'Edouard Bergeon avec 301.
Autant vous dire que nous sommes particulièrement heureux de votre choix qui récompense un film d'animation hors du commun, que nous avons ardemment soutenu en l'exposant en première page de notre gazette et qui a rassemblé 3000 spectateurs dans nos salles à ce jour (meilleures entrées du film en province, au coude à coude avec nos cousins de l'American Cosmograph à Toulouse).
Comme pour le lauréat de l'an dernier, L'Amour flou, nous espérons bien pouvoir organiser en mars ou avril une projection en présence du réalisateur, Jérémy Clapin.
En attendant le film reste à l'affiche : une séance par semaine chaque samedi après-midi.