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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

COSMODRAMA

Écrit, réalisé, monté par Philippe FERNANDEZ - France 2015 1h52mn - avec Jackie Berroyer, Bernard Blancan, Emilia Derou-Bernal, Ortès Holz, Serge Larivière, Sascha Ley, Emmanuel Moynot, Stéphanie Schüller...

Geste sympathique et symbolique, pendant le confinement, Philippe Fernandez, cinéaste, plasticien, musicien... et franc-tireur dans l'âme nous fait l'amitié de mettre à notre, et surtout à votre disposition ses deux longs métrages : Cosmodrama, visible un peu plus bas sur cette page et Léger tremblement du paysage. Nous remercions chaleureusement Philippe Fernandez : une preuve de plus que les liens qui unissent les créateurs, Utopia et ses spectateurs ne sont pas ordinaires !

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

COSMODRAMAEn cette période de déconfiture encore confinée, qui voit et entend une flopée de nouveaux philosophes médiatiques s'efforcer, avec un imperturbable aplomb, de trouver un sens à l'effroyable bordel dans lequel nous a fourrés notre civilisation faute de s'interroger justement sur le sens de ses agissements, nous sommes particulièrement heureux du cadeau que nous offre Philippe Fernandez, cinéaste, plasticien, musicien... et franc-tireur dans l'âme. Il nous fait l'amitié de mettre à notre, et surtout à votre disposition ses deux longs métrages, Léger tremblement du paysage et Cosmodrama, deux mises en pratique excitantes de ce qu'il appelle sa « filmosophie » : « un cinéma qui se donnerait pour objectif de faire réfléchir le spectateur, d'activer son intelligence... En tant que mot-valise et calembour, c'est aussi un vocable assez drôle, qui indique que, même si l'entreprise est sérieuse, je ne me prends pas au sérieux et qu'on risque même de s'amuser en regardant mes films... »



Il y a bien, bien longtemps, dans une lointaine galaxie… à moins que ce ne soit au tournant des 60's, ou peut-être bien aujourd'hui ou alors dans un futur plus ou moins proche… bref. Toujours est-il que, dans un temps indéterminé, un vaisseau spatial croise, quelque part dans l'univers, en pilotage automatique, et que les sept membres de son équipage, après une longue cryogénisation, sont un à un ranimés. On se met aisément à leur place : au sortir d'un sommeil artificiel sans doute un poil trop long, se réveiller dans le décor de Star Trek sans trop savoir ce qu'on y fait, ni qui on est, ni quels sont le but et la destination de l'entreprise, il y a de quoi, au minimum, être perplexe. « Qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état j'erre ? » Ils ne savent pas grand chose, donc, mais s'identifient assez facilement : les sept spationautes des deux sexes ont au minimum une fonction (chercheur, toubib, reporter, généticien…) et, dans leur quête métaphysique commune, tâchent d'échanger des hypothèses sans toujours se comprendre – tout en essayant de percer le mystère des êtres qui curieusement les accompagnent, chien, chimpanzé, amibe, fantôme…
Pour se faire une (petite) idée ce qu'est Cosmodrama, il faut imaginer le Peter Sellers de The Party qui viendrait dynamiter de l'intérieur le bel ordonnancement rigoriste du Solaris de Tarkovski – ou peut-être un remake de 2001 par Luc Moullet avec les Monty Pythons… Ce qui est sûr et certain, c'est que dans une époque où en matière de SF, uniformisée au possible, le cinéma a largement sacrifié la science au profit de la fiction, tout entier tendu vers une surenchère pyrotechnique barbouillée de réalisme numérique, Cosmodrama est une véritable bouffée d'oxygène. On s'était enthousiasmé pour le précédent long métrage de Philippe Fernandez (après avoir aimé et montré tous ses courts…), Léger tremblement du paysage, comédie réjouissante en même temps que hautement improbable, intégralement écrite et filmée dans les marges du cinéma contemporain, qui posait solidement les bases de la « filmosophie » revendiquée par le réalisateur : « un cinéma qui se donnerait pour objectif de faire réfléchir le spectateur, d'activer son intelligence… En tant que mot-valise et calembour, c'est aussi un vocable assez drôle, qui indique que, même si l'entreprise est sérieuse, je ne me prends pas au sérieux et qu'on risque même de s'amuser en regardant mes films… »

Avec Cosmodrama, Philippe Fernandez creuse le même sillon d'humour faussement désinvolte mâtiné d'un très réel désir de partager quelques menues connaissances métaphysiques. D'un kitsch extrêmement sobre (Cosmodrama appelle l'oxymore), sans jamais céder à la facilité du second degré de connivence, les décors, costumes, photo, intertitres, bande son du huis-clos sont absolument épatants. Les acteurs, tous impeccables, se et nous régalent à se renvoyer des considérations marabout'ficel'de'ch'val aux frontières de la pataphysique. Jusqu'au questionnement co(s)mique final, vertigineux. C'est drôle, très drôle. Et c'est intelligent, c'est excitant pour les méninges et en plus, vous verrez, c'est d'une qualité plastique rare…

PS : Léger tremblement du paysage, le précédent film de Philippe Fernandez, est disponible en Vidéo en Poche !