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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Dimanche 30 OCTOBRE 2022 à 20h15

LUNE NOIRE


Cinéma de genre, Exploitation, OFNI, auteurs borderline... Séance mensuelle du troisième type proposée par l’association Monoquini.
LUNE NOIRE

OUR MOTHER’S HOUSE

(Chaque soir à 9 heures) Jack CLAYTON - GB 1967 1h44mn VOSTF - avec Dirk Bogarde, Pamela Franklin, Mark Lester, Yootha Joyce... Scénario de Jeremy Brooks et Haya Harareet, d’après le roman de Julian Gloag. Musique de Georges Delerue.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

OUR MOTHER’S HOUSESous le toit d’une modeste maison, dans un quartier résidentiel du Londres des années 60, ils sont sept enfants, frères et sœurs, à vivre avec leur mère alitée qui les a élevés dans le rigorisme de la Bible. L’ainée n’a pas quatorze ans mais occupe déjà des responsabilités d’adulte : faire les courses, la cuisine, consoler les petits. La mère meurt. Les enfants, terrifiés à l’idée d’être séparés et d’être placés en institution, l’enterrent au fond du jardin. Ils dissimulent son décès à leur entourage et poursuivent leur existence comme si de rien n’était. Un jour, leur père, un débauché absent depuis des années, ressurgit…
« Plus que tout, j’aime les enfants », affirme dès le générique Miss Giddens, la gouvernante incarnée par Deborah Kerr, dans Les Innocents, adaptation du roman Le Tour d’écrou d’Henry James, classique envoutant du cinéma et œuvre la plus célèbre de Jack Clayton, sortie en 1961. Cette phrase pourrait sortir de la bouche même du réalisateur britannique, lui qui aura tout au cours de sa carrière parcimonieuse (9 longs métrages en 40 ans) porté une attention toute particulière au domaine de l’enfance. Une enfance le plus souvent orpheline, où un angélisme trompeur et une certaine fascination pour la mort font vaciller ces intrus trop rationnels ou névrosés que sont les adultes.

Après The Pumpkin eater (1964), qui mettait en scène une progéniture nombreuse papillonnant autour d’un couple instable, Clayton choisit pour son quatrième film d’explorer les relations qu’entretiennent de très jeunes protagonistes dans le secret d’un univers surréel mêlant les peurs enfantines et le féérique.
Le contexte en est plus que trouble : des gamins, livrés à eux-mêmes suite à la mort abrupte de l’unique adulte du foyer, s’inventent de nouveaux rituels pour en conjurer l’absence ; chaque soir, Bible en main, le seul livre de la maison semble-t-il, l’esprit de la défunte est invoqué lors d’une séance de spiritisme afin de commander les actes parfois cruels de cette petite communauté par ailleurs fortement soudée. Des règles ont été établies, quitte à transgresser radicalement – souvent par jeu – celles qui s’imposent « à l’extérieur ».
Plus trouble encore est le personnage du père interprété par Dirk Bogarde, qui semble transposer ici quelque chose de la perversité de son rôle dans The Servant. Ce père indigne – inconnu des plus petits – rassure d’abord par sa franche camaraderie et sa capacité à gérer un quotidien trop lourd pour de frêles épaules, avant de perturber sans ménagement le huis-clos protecteur, puis de briser définitivement le « monde parallèle » que s’était inventé la petite tribu.
Ainsi, le film se présente en deux parties distinctes, la première baignant dans un fantastique feutré, la seconde préparant la lente implosion d’un monde rêvé et la perte de l’innocence.
Cette atmosphère confinée aux teintes automnales a paru quelque peu surannée en pleine frénésie du Swinging London. 1967, c’est notamment l’année de Blow up d’Antonioni, et dans ce contexte de l’émergence de la culture pop, Our mother’s house est passé totalement inaperçu avant de sombrer dans l’oubli.
Pourtant, ce « film d’enfants pour adultes » tout en nuance et suggestion – à l’instar de La Nuit du chasseur de Charles Laughton ou de Jeux interdits de René Clément – livre la stupéfiante prestation d’actrices et d’acteurs âgés de 4 à 13 ans, confondants de naturel et de justesse.
Une œuvre étrange et inclassable, un jalon méconnu du cinéma britannique des années 60, à redécouvrir absolument.