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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Vendredi 9 JUIN 2023 à 20h15

FUTURS ANTÉRIEURS #7

Soirée organisée par Les Hypermondes, en partenariat avec la librairie du Basilic
PROJECTION suivie d’une discussion avec Nicolas Tellop, critique et journaliste, auteur du livre L’Évangile de l’espace, ou pourquoi je lis Abattoir 5 de Kurt Vonnegut Jr (Le Feu sacré Éditions, 2023).
Achetez vos places à l’avance au cinéma, à partir du Mardi 30 Mai.

ABATTOIR 5

(Slaughterhouse five) George ROY HILL - USA 1972 1h44mn VOSTF - avec Michael Sacks, Valerie Perrine, Ron Leibman... D’après la nouvelle de Kurt Vonnegut Jr.. Musique : Glenn Gould (et Jean Sébastien Bach).

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

Le voici enfin, cet Abattoir 5, qui depuis son prix du Jury à Cannes en 1972 a toujours trotté dans nos têtes avec bonheur. En effet, pas de veillée au coin du feu, pas de fleurette contée aux filles, ni de repas entre utopistes sans que revienne dans les conversations le souvenir d'un film disparu de la circulation depuis plus de vingt ans et miraculeusement ré-édité en copie neuve, rien que pour vos yeux, qui sont beaux, tu sais…

Tenez, moi qui vous parle, je peux vous dire, pour l'avoir projeté pendant des semaines dans ma bonne vieille cabine de projection à charbons garantie sans 3D, que ce film lumineux et magnifique exerçait sur moi une telle fascination qu'il m'était impossible à chaque projection de me priver de la vision de séquences entières ou, mieux encore, de l'écoute de la fameuse bande son attribuée au générique au seul Glenn Gould, magnifique certes au piano, mais adossé quand même un tantinet à Jean Sébastien Bach. Autant dire que ce fut un véritable crève cœur de devoir renoncer, un triste jour des années 80 à nos projections régulières de ce film, les copies ayant été hachées menu au dépôt, par une vilaine machine (c'est le protocole) pour cause de fin de droit d'exploitation en France.
Vingt cinq ans après, youkaïdi, youkaïda ! Nous tuons le veau gras pour célébrer le retour du film prodigue. Mais, disons le carrément à nos spectateurs parfois dubitatifs quant à nos outrances de langage : cette adaptation cinématographique culte de la célébrissime nouvelle de Kurt Vonnegut Junior, présente cette caractéristique unique en son genre d'avoir été plébiscitée par l'ami Kurt, lui-même qui, dans un moment d'exaltation compréhensible, la trouva presque plus troublante que son modèle littéraire. On imagine le compliment quand on se souvient que Boris Vian l'auteur de J'irai cracher sur vos tombes fut terrassé par une crise cardiaque à la vision du film éponyme. Rien d'étonnant donc, à ce que Abattoir 5, touche à l'Olympe des films recommandés par Utopia. A la droite, ou peut-être à la gauche, si vous voulez chipoter un brin du non moins culte The Molly Maguires qu'une ré-édition non moins miraculeuse, l'automne dernier vous permit de découvrir avec une curiosité émerveillée dont mon petit doigt me dit qu'elle n'était pas feinte…

Mais que racontait donc cet Abattoir 5 qui marqua à ce point notre opérateur. Une histoire qui colle comme son ombre à la fin des années 60 aux États Unis, partagés on s'en souvient entre contestation de la guerre du Vietnam et remise en cause de « l'american way of life ». Une époque lumineusement revisitée dans les yeux bleus d'un curieux pèlerin, Billy Pilgrim le bien nommé, victime d'un étrange phénomène de décollement par rapport au temps, qui le fait s'absenter sans cesse de sa vie d'américain moyen pour revivre par bribes certains événements de la seconde guerre mondiale où, jeune GI fait prisonnier lors de la dernière contre-offensive allemande dans les Ardennes en 1944, il fut traumatisé par le bombardement de Dresde. Mais notre « pèlerin » compense aussi en voyageant sur la planète Trafalmadore, en compagnie d'une splendide créature où ses questions sur le pourquoi de la guerre ne trouve qu'une réponse lénifiante : « il en est ainsi ». Ce film étrange, aux images terribles et à la douce musique, dresse en fait un constat résigné : nous sommes condamnés à l'abattoir, mais certains hommes nous y conduisent encore plus vite qu'il est nécessaire…
Faut-il souligner que Kurt Vonnegut fut l'un des adversaires les plus enragés de George Bush et de sa guerre en Irak.