UTOPIA SAINTE BERNADETTE
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SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

À LA VIE À LA MORT
Quelle joie de se retrouver sous les étoiles hier à Berat, en Haute-Garonne!Expo, rencontre et ciné avec Nevada. Quel bonheur.Déjà 200 personnes pour les prémisses d’un nouveau lieu vivant et pluridisciplinaire co animé par les habitants. Ce sont les premières festivités de l’été d’Utopia et du ...

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YVES

Écrit et réalisé par Benoit FORGEARD - France 2018 1h47mn - avec William Lebghil, Doria Tillier, Philippe Katerine, Alka Balbir, Ugo Savary...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

YVESRien ne prédestinait Jérem (excellent William Lebghil), éternel adulescent, et Yves, réfrigérateur dernier cri, à se rencontrer et encore moins à cohabiter. Rappeur raté, bien incapable de se faire cuire un œuf ou de balayer ses miettes, Jérem cultive l’art de la lose. Ce n’est pas un simple poil qu’il a dans la main mais toute une moquette, même pas bonne à fumer. Il mène une vie de patachon pépère, allant de la cuisine à la chambre, du canap à l’ordi, incapable de produire grand chose de bien probant, au grand dam de son impresario désespéré (le loufoque Philippe Katerine). À ce rythme-là, aucune rentrée d’argent à l’horizon, et si notrYvese trentenaire a encore un toit sur la tête, c’est grâce à l’appartement de sa grand-mère qu’il peut squatter.

Pas de quoi être fier et peut-être est-ce pour cela qu’il embobine So, l’enquêtrice qui le sonde en lui racontant qu’il est policier. Un bobard qui le rend éligible pour tester gratis un sémillant frigidaire intelligent et à la langue bien pendue baptisé Yves. Si de prime abord le smart-frigo, à peine sorti d’usine, ne semble pas avoir inventé l’eau tiède et paraît juste bon à pasticher les humains, progressivement son intelligence artificielle va s’avérer redoutable. D’abord docile avec son nouvel usager, il va rapidement s’enhardir et prendre des initiatives bien contrariantes pour ce dernier. Finis les sempiternels repas régressifs de Jérem, dont la capacité à cuisiner se limite à écraser des biscuits et des bananes dans un bol de lait ! Jugeant que cela défie les plus élémentaires règles de la diététique, Yves, programmé pour procurer bonheur et santé à ses bénéficiaires, prend les rênes et commandera désormais des légumes, non mais ! Même le chien de la maisonnée se doit de manger équilibré. Jérem, qui a accepté de participer au test à cause des caddies de bouffe gratuits, commence à s’en mordre les doigts. D’autant plus quand, non content de lui faire avaler des carottes, Yves commence à donner son avis sur tout ce qui se passe dans sa vie, prompt à critiquer et à donner des leçons. Rien n’échappe au cerveau électronique de ce qui se passe sur l’ordinateur de son maître, ni sur les réseaux sociaux : bienvenue dans le monde des objets connectés !
Jérem n’a bientôt plus aucun secret pour son frigo, qui finit, c’est le pompon, par carrément s’immiscer dans sa vie privée et ses compositions musicales… Bientôt, les seules choses qui retiennent notre homme de flanquer l’importune boîte à glace à la rue, ce sont les doux yeux de So, qu’il rêve secrètement de revoir, sans oser prendre les devants, jusqu’à ce qu’Yves, dans un élan d’attention bienveillante, s’en mêle et sème une sacré pagaille dans leurs vies respectives.

C’est un univers satirique hilarant dans lequel nous sommes plongés, une fable contemporaine presque glaçante malgré le fait qu’on rigole fréquemment. Yves a le sens de la répartie, il nous époustoufle, on finirait presque par le trouver plus humain que les humains eux-mêmes, en tout cas plus finaud, et par éprouver plus d’empathie pour lui que pour nos semblables, tout juste bons à pondre des morceaux de rap d'une banalité crasse.
Voilà Yves fin prêt à piquer la vedette aux vulgaires mortels. Tout comme les protagonistes de l’histoire, on sombre dans une vague d’anthropomorphisme délirante, prêtant au placard frigorifique toutes sortes d’intentions, même des comportements de chaud lapin, avant de se souvenir que la vengeance est un plat qui se mange froid et que dans ce domaine également, Yves est le mieux pourvu !