UTOPIA SAINTE BERNADETTE
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30237
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MARDI 26 NOVEMBRE À 20H30
Projection unique proposée et animée par les Ceméa, suivie d’une rencontre avec la réalisatrice Manon Ott.
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Avant et à l’issue de la séance, le livre de Manon Ott De cendres et de braises, Voix et histoires d’une banlieue populaire (Éditions Anamosa, 2019) sera proposé au cinéma par la librairie Le grain des mots

DE CENDRES ET DE BRAISES

Manon OTT, en collaboration avec Grégory COHEN - documentaire France 2019 1h13mn - Musique de Akosh S..

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

DE CENDRES ET DE BRAISESNombreuses sont les villes ouvrières marquées par la présence d'une grande entreprise : Saint Nazaire et ses Chantiers de l'Atlantique, Clermont Ferrand et Michelin, Brest et son arsenal. Mais chacune, avant l'arrivée de ces usines qui devaient modifier profondément et durablement leur sociologie, avaient une histoire, une population, une culture. A contrario, Les Mureaux, dans la grande banlieue des Yvelines, sur les bords de la Seine, aux portes de la Normandie et à quelques dizaines de minutes à vol d'oiseau d'Utopia, était à peine sortie de la ruralité quand arriva, en 1952, l'usine de Renault Flins. Celle-ci, avec le grand boom de l'après guerre et le credo de l'automobile pour tous, allait très vite devenir le cœur industriel de la région, produisant à la chaîne ses 4 Chevaux, Dauphine, 4L, R5 puis Clio, voitures populaires s'il en est. Pour la faire tourner et répondre à la demande, on embaucha toute une population ouvrière venue de l'autre côté de la Méditerranée. L'usine compta plus de 20 000 ouvriers, pour lesquels on construisit aux Mureaux ce qu'on appela des grands ensembles, des HLM, synonymes autrefois de confort, puis rapidement de ghetto. Délocalisation au nom du profit roi et tassement de la demande obligent, l'usine périclita, descendant à 4000 ouvriers, laissant dans les cités des Mureaux des générations de précaires et de chômeurs.

La sociologue et cinéaste Manon Ott et son compagnon de vie et de travail Grégory Cohen se questionnaient sur la représentation des quartiers populaires, sur la réappropriation de leur image par les habitants eux mêmes, dans le sillage des expériences des groupes Medvedkine de Chris Marker ou Bruno Muel. Ils ont obtenu en 2010 une bourse d'études et ont enquêté durant 3 ans, puis commencé à filmer alors que peu à peu certaines barres d'immeubles étaient détruites au nom d'une prétendue rénovation urbaine. S'installant sur place, ils sont devenus cinéastes à plein temps pour transmettre la parole de ceux, désormais rares, dont la vie est encore à l'usine, de ceux, en particulier les plus jeunes, qui n'espèrent plus rien d'elle, de celles et ceux qu'on appelle globalement les enfants des quartiers populaires indéfectiblement attachés à leur quartier, à leur « petit ghetto » comme l'appelle affectueusement et ironiquement un jeune habitant.

Ce quartier, Manon Ott l'a filmé en noir et blanc pour en révéler la poésie, notamment quand la nuit tombe, illuminée par les lumières de l'usine au loin. Elle révèle surtout la vérité et la force de la parole des gens du quartier, loin des clichés qui leur sont associés, elle met en lumière leur lucidité, typique de ceux qui continuent à espérer tout en n'espérant plus rien des gens de l'extérieur, comme ce jeune rappeur passé par la case prison, où il a appris Rimbaud et la souffrance de sa mère, qui se définit comme un résistant économique… Et la musique free jazz de Akosh S. renforce encore la singularité de ce portrait poétique et politique d'une banlieue ouvrière en mutation, un film rare et indispensable pour saisir la riche réalité des quartiers populaires.