UTOPIA SAINTE BERNADETTE
5 avenue du Docteur Pezet, 34090 Montpellier (Tram 1 Saint Eloi)


INFOS PRATIQUES et TARIFS

LA GAZETTE UTOPIA (à télécharger au format PDF)
Où trouver la gazette (carte des dépôts)

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

Coopérative QUI VIVRA BÉRAT habitat partagé en évolution la Ménardière
Une autre façon de vivre ? Une autre façon de vieillir ? Voilà 4 ans, qu’un groupe de retraités a investi le Domaine de la Ménardière en créant une coopérative. Objectif : Vivre et vieillir ensemble solidaires et actifs jusqu’au bout du chemin. Chambres d’hôtes, Conc...

SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

Soutenez Utopia Palmer

Cycle FILMER LA FOLIE proposé par l'ARASM Croix Marine – le mardi 17 mars à 20h, la séance sera suivie d'une rencontre animée par Jean-Pierre Montalti, psychiatre, et Joseph Mornet, psychologue.

ANNA M.

Écrit et réalisé par Michel SPINOSA - France 2007 1h46mn - avec Isabelle Carré, Gilbert Melki, Anne Consigny, Geneviève Mnich, Gaëlla Bona, Samir Guesmi...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

ANNA M.On dit que l’amour donnait des ailes ; qu’il ouvrait les portes du 7e ciel... Qu’il transportait au-delà du réel, dans un monde fascinant dominé par ses codes, son propre langage... On dit aussi que l’amour peut tuer, qu’il peut être dévastateur, carnivore, qu’il peut tout engloutir, tout, y compris l’objet de son affection.
Le titre du film fait penser à ces cas cliniques dont la médecine dissimule le nom sous couvert du secret professionnel. Anna M. M comme mystérieuse, mentale. M comme malade. Car derrière le M. de cette jeune femme se cache un trouble fascinant et destructeur, une psychose envahissante qui se niche la plupart du temps dans le cerveau des femmes : l’érotomanie.
Le film de Michel Spinosa ne se contente pas de poser un regard clinique, précis et documenté sur cette affection mentale, il en dépeint aussi les tourments intérieurs, le désarroi, et les bouleversements que ce trouble peut provoquer autour de lui. On suit la psychose d’Anna comme on suivrait une intrigue policière, avec ses rebondissements, ses temps suspendus et ses accélérations. On suit Anna au plus près, pas à pas sur les bords de ce gouffre intime dont on se dit à chaque instant qu’il peut définitivement l’engloutir, et avec elle ceux qu’elle aura pris dans ses étranges filets. Anna M est un film inquiétant, à la violence discrète, à l’érotisme froid et dérangeant.

Anna est une jeune femme solitaire qui vit au milieu des livres anciens qu’elle relie, qu’elle recoud, qu’elle restaure minutieusement. Un monde un peu poussiéreux, sans âge, peuplé de gravures anciennes, d’images un peu mystiques de vierges ou d’enfants. Anna est comme une vieille petite fille, flottant entre deux mondes, jouant avec une féminité qu’elle nourrit ou ignore selon ses humeurs. L’univers d’Anna a quelque chose d’inquiétant, de sombre, d’étriqué...
Aussi quand elle rencontre le docteur Zanevsky, c’est comme si elle avait ouvert avec fracas et ravissement une porte secrète, une porte qui lui donnerait accès au grand amour, le vrai, le seul, celui qui vaut tous les sacrifices, celui qui guide et illumine.
Focalisée sur l’objet de son désir, obsédée, monomaniaque, elle va dès lors, avec entêtement, aimer celui que le destin a mis sur sa route, persuadée qu’il ignore encore tout de son amour pour elle mais qu’il suffit de le lui révéler pour que leur histoire s’accomplisse. Acharnée comme une lionne sur sa proie, elle déploie mille et une ruses pour arriver à ses fins : les lettres et les cadeaux, la filature, les harcèlements... Son amour à sens unique lui donne des ailes, elle le chérit comme un fétiche, il lui offre en retour une imagination délirante, un sentiment de puissance qu’elle croit inébranlable.
Mais le Docteur Zanesky a une vie, une femme, un bel appartement... Anna M. va être comme le ver dans la pomme.

Anna M. Où l’on découvre que le talent d’Isabelle Carré s’enrichit de nouvelles tonalités, l’ambiguïté, la violence, la dévotion et la fausse candeur... Où l’on se réjouit de la présence singulière de Gilbert Melki dont on se dit qu’il peut camper avec une aisance parfaite tout type de personnage (dans Très bien, merci, il est tout simplement formidable).