UTOPIA SAINTE BERNADETTE
5 avenue du Docteur Pezet, 34090 Montpellier (Tram 1 Saint Eloi)


INFOS PRATIQUES et TARIFS

LA GAZETTE UTOPIA (à télécharger au format PDF)
Où trouver la gazette (carte des dépôts)

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

À LA VIE À LA MORT
Quelle joie de se retrouver sous les étoiles hier à Berat, en Haute-Garonne!Expo, rencontre et ciné avec Nevada. Quel bonheur.Déjà 200 personnes pour les prémisses d’un nouveau lieu vivant et pluridisciplinaire co animé par les habitants. Ce sont les premières festivités de l’été d’Utopia et du ...

Soutenez Utopia Palmer

UN PRINTEMPS À HONG KONG

Écrit et réalisé par Ray YEUNG - Hong Kong 2020 1h32mn VOSTF - avec Tai Bo, Ben Yuen, Patra Au Ga Man, Lo Chun Yip...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

UN PRINTEMPS À HONG KONG« La vieillesse, c’est le temps de l’hiver pour les ignorants, et le temps des moissons pour les sages. » (proverbe yiddish et universel)

L’an dernier, on découvrait avec bonheur Deux de Felipe Menighetti, un film subtil qui évoque l’histoire très touchante de la relation interdite entre deux voisines septuagénaires, incarnées magnifiquement par Barbara Sukowa et Martine Chevallier, une histoire d’amour tenue secrète jusqu’à ce qu’un drame ne la dévoile.
Un printemps à Hong Kong pourrait être son pendant masculin et chinois. L’histoire de deux hommes de l’ancien protectorat britannique au crépuscule de leur vie, une vie qui semble rangée et réglée comme du papier à musique. Pak a mené une longue carrière de chauffeur de taxi, sillonnant les rues de la métropole 10 heures par jour. Il est père de famille et se débat avec la préparation du mariage de sa fille déjà largement trentaine, un mariage qui fait jaser au vu du jeune âge du prétendant. Hoi lui est divorcé et vit – comme c’est souvent le cas en Chine où les générations coexistent sous le même toit – avec son fils, sa belle fille et sa petite fille, et il doit subir la bigoterie excessive de son fils qui lui reproche son manque d’entrain dans la pratique religieuse.

Il se trouve que Pak et Hoi ont un secret : régulièrement ils fréquentent un jardin public et des toilettes bien particulières, qui sont des lieux de drague bien connus de la communauté gay. Comme beaucoup d’homosexuels du « placard », ils ont probablement des décennies durant mené une double vie dans un pays où l’homosexualité est tolérée mais n’en est pas moins largement l’objet d’opprobre de la population. Et ne parlons évidemment pas d’un quelconque droit au mariage !
Au-delà des relations fugaces au cœur de l’anonymat un peu glauque d’un sauna, la relation entre Hoi et Pak va devenir de plus en plus intime et amoureuse, chacun trouvant dans l’autre l’âme sœur qu’ils n’ont pas eue ou qu’ils ont perdue.
Le réalisateur Kay Yeung, qui s’est inspiré d’un livre de témoignages de gays seniors, observe avec une infinie tendresse et délicatesse les paradoxes de ces deux personnages, qui doivent conjuguer leurs désirs, leurs nouveaux émois avec l’attachement réel pour leur famille à qui il leur semble évidemment impossible d’avouer quoi que soit et qu’ils ne voudraient pour rien au monde blesser. La construction de la relation entre les deux hommes, au fil de scènes très simples comme un repas préparé ensemble (la cuisine est en Chine le vecteur de lien social par excellence), est analysée en toute intelligence. Parallèlement, dans une culture où la solidarité avec les aînés et leur accompagnement est une valeur sacrée, on observe le projet mené avec courage et détermination par les compagnons de sauna de Pak et Hoi, qui envisagent de monter une maison de retraite pour les gays dépendants, un projet qui a du mal à trouver un porte-parole, tout le monde redoutant le qu’en dira-t-on. L’histoire de cette relation intime devient ainsi peu à peu celle d’un combat pour les droits LGBT, dans un pays-continent où le chemin vers l’acceptation et l’égalité est encore bien long pour cette minorité comme pour bien d’autres.