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SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

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Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

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LES AMANTS SACRIFIÉS

Kiyoshi KUROSAWA - Japon 2020 1h55mn VOSTF - avec Yu Aoi, Issey Takahashi, Masahiro Higashide, Ryota Bando... Scénario original de Ryûsuke Hamaguchi, adapté avec Tadashi Nohara et Kiyoshi Kurosawa.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES AMANTS SACRIFIÉSÀ l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Yusaku Fukuhara, important commerçant en import-export sur le port de Kobe, décide de se rendre en Mandchourie. A son retour de Chine, il n’est plus le même, agit très étrangement. Sa femme s’interroge, la trompe-t-il ? Que s’est-il passé là-bas ?

Voilà un thriller romanesque et historique magistral, divinement alambiqué, une partie d’échecs (psychologique) haletante, un joyau finement ciselé et à juste titre récompensé par le Lion d’argent du Festival de Venise 2020. À l’origine, il y a la rencontre entre deux grands réalisateurs japonais : Kiyoshi Kurosawa et son élève Ryûsuke Hamaguchi, tout récent auteur du magnifique Drive my car (Prix du Scénario au festival de Cannes 2021). De leur collaboration est né un grand film romanesque, tout de passion et de mystère. L’intrigue est ainsi tortueuse à souhait. Les manipulateurs seront à leur tour manipulés et les manipulés, ce coup-ci manipulateurs, seront peut-être une nouvelle fois manipulés… Ces renversements sont d’autant plus inattendus qu’ils ne sont pas régis par les mêmes logiques – les psychés des personnages, comme autant de stratégies éparses, peinent à se rejoindre, à se comprendre, à s’anticiper. Les actes de Satoko, par exemple, sont indubitablement guidés par son amour pour son époux Yusaku, son désir de rester coûte que coûte avec lui. Si en toile de fond se profile la funeste destinée du Japon en pleine Seconde Guerre mondiale, Satoko souhaite avant tout se battre pour son bonheur, pas pour son pays. Yusaku, en revanche, est plus trouble dans ses ambitions… Cosmopolite dans l’âme, tourné vers l’Occident et ses bons whiskys (c’est le cœur même de sa profession), il ne peut se résoudre à accepter la ferveur nationaliste montante dans son pays au début des années 1940. Lui aussi aime Satoko, mais ses dilemmes intérieurs lui murmurent d’agir avant tout pour la « noble » cause, les valeurs qu’il défend, pas pour son bonheur… À moins que son motif soit plus inavouable… Commence alors un vertigineux jeu du chat et de la souris entre Satoko et Yusaku pour défendre leurs desseins respectifs, quitte à se mentir, à se blesser, à se trahir.


On est à la fois captivé et déchiré par l’intensité du drame – le choc de deux libres-arbitres – qui se joue sous nos yeux. D’autant plus que la maestria de la mise en scène, la qualité des décors, l’ampleur picturale des images – incroyablement précises, travaillées, stylisées – constituent un théâtre des cruautés des plus cinématographiques. À l’issue, le film nous questionne : et nous, que ferions-nous pour rester justes et intègres face à la menace ?

(O.J., V.O. magazine)