MON C.E. ROULE POUR UTOPIA

METTEZ VOTRE PUB
DANS LA GAZETTE !


NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Groupe ( >30p.) : 3,50€
TARIF étudiants, lycéens, collégiens, demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA : 4,50€ (sur présentation d'un justificatif). PASS CAMPUS : 4 euros. Paiement CB, Chèque ou Espèces.

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024...

Soutenez Utopia Palmer

Séance jeudi 4 juin à 20h15, suivie d'une rencontre avec le réalisateur Olivier Assayas. Pour acheter votre place et rejoindre votre séance le jour même : www.25eheure.com.

CUBAN NETWORK

Écrit et réalisé par Olivier ASSAYAS - France / Espagne 2019 2h07mn VOSTF - avec Pénélope Cruz, Edgar Ramírez, Gael Garcia Bernal, Ana de Armas, Wagner Moura... D’après le livre de Fernando Morais, Les Derniers soldats de la guerre froide.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

CUBAN NETWORKAvec un charme et une discrétion presque timides, Olivier Assayas creuse son sillon tenace, construisant une œuvre puissante et polymorphe. Jamais il ne se complait dans la facilité de la redite, toujours il outrepasse ses zones de confort, explore de nouveaux genres, passant de l’intime au collectif, du contemplatif à l’action qui ébouriffe. De Demon lover à Sils Maria, de L’Heure d’été à Clean, d’Après mai à Carlos… le réalisateur éclectique semble vouloir embrasser toutes les langues, tous les styles en les modernisant de façon subtile, érudite sans ostentation.
Avec Cuban Network, Assayas met en lumière une période historique dans laquelle ni une chatte, ni un gros matou (ne soyons pas sexiste) ne retrouverait ses petits. Bien malin – ou bien féru d’histoire – qui en devinera la chute. Dans la catégorie des récits d’espionnages, l’affaire dite des « Cuban five » (des 5 espions cubains) vaut son pesant de missiles, qu’il soient russes ou américains. Elle n’est par ailleurs, on s’en doute, que l’infime partie émergée d’un iceberg noyé dans les abysses ténébreux des secrets d’état. Vous voilà avertis, ce film d’action parfaitement mené, qui part d’un point de vue intime et faussement anecdotique, va vous catapulter dans une autre dimension spatio-temporelle.

Tout débute dans les années 90… René Gonzalez est un père attentionné, un mari aimant, un militant communiste de la première heure, un patriote cubain modèle donc ! Brave parmi les braves, il fut volontaire pour participer à la guerre civile en Angola, en 1977, afin de soutenir le parti marxiste au pouvoir. De là à dire qu’il fut un héros… En tous cas, Olga, sa lumineuse épouse (Pénélope Cruz) qui le connait sur le bout des doigts, n’a aucun doute sur sa droiture, sa probité, son engagement. Alors, ce jour-là, quand les émissaires du gouvernement de Castro viennent lui annoncer que son époux a détourné un avion pour s’enfuir à Miami, tel un vil paria, son univers s’effondre : « Il doit y avoir erreur ! ». Les heures passant, force est de constater que René ne reviendra pas. Les interrogatoires officiels qui s’en suivent ne sont rien face aux interrogations qui vrillent le cerveau d’Olga. Qui est réellement l’homme qui vivait à ses côtés ? Comment a-t-il pu les abandonner, elle et leur fillette Irma, sans un soupir, sans un regret, sans mot d’adieu ? Pire que le discrédit jeté sur la famille est ce sentiment de trahison non seulement de ce qu’elle croyait être leur amour mais aussi de leurs idéaux communs. Quand il l’appellera plus tard, il sera difficile de rétablir un semblant de confiance. Entre la loyauté à son pays ou à son couple, le choix d’Olga sera tranchant.
En attendant, sitôt arrivé en Floride, René se voit proposer de nouveaux postes de pilote. Tant son expérience en la matière que son statut de dissident en font une pièce maîtresse que les groupuscules d’exilés cubains comme les services d’espionnages américains vont se disputer. Entre le FBI, les organisations anti-castristes, castristes, humanitaires, mafieuses, notre dissident aura largement le choix pour monnayer ses services. Il ne sera pas le seul dans ce cas. Ses pas croiseront ceux, par exemple, de Juan Pablo Roque, un lieutenant-colonel de l’armée de l’air cubaine ayant déserté en rejoignant à la nage la base américaine de Guantanamo. Trop belle gueule pour être honnête, ce dernier ne se privera pas de jouer double, voire triple jeu. Sans doute ne sera-t-il pas le seul… Ce sont de véritables traquenards qui se tendent de toutes parts, dont les citoyens lambda ne peuvent être que d’insignifiantes victimes, cyniquement sacrifiées au profit d’intérêts plus grands qu’elles.

Tous les ingrédients sont là pour être tenus en haleine. Extraordinaire façon de se replonger dans les relations complexes entre l’autoritaire régime cubain et le malveillant Oncle Sam. Olivier Assayas contourne adroitement les écueils idéologiques qui pourraient conduire à un débat rebattu et stérile. Sans prendre partie pour un pays plus que pour l’autre, il n’occulte pas l’implication de chacun, ce qui rend le propos très contemporain. En définitive la manipulation, la désinformation, la propagande résistent merveilleusement bien au temps qui passe… Un excellent thriller historique et géo-politique, réalisé avec une maestria impressionnante, autant dire une rareté dans le cinéma français.

Retrouvez tous les épisodes du Journal de bord au temps du confinement, et bien plus encore, sur le blog à cette adresse : cinemas-utopia.org/U-blog/saintouen/ (vos réponses et commentaires par courriel nous écrire ou sur [Facebook]).