MON C.E. ROULE POUR UTOPIA

METTEZ VOTRE PUB
DANS LA GAZETTE !


NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Groupe ( >30p.) : 3,50€
TARIF étudiants, lycéens, collégiens, demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA : 4,50€ (sur présentation d'un justificatif). PASS CAMPUS : 4 euros. Paiement CB, Chèque ou Espèces.

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024...

Soutenez Utopia Palmer

L'HOMME DE LA CAVE

Réalisé par Philippe LE GUAY - France 2021 1h54mn - avec François Cluzet, Jérémie Renier, Bérénice Bejo, Jonathan Zaccaï, Victoria Eber, Patrick Descamps... Scénario de Philippe Le Guay, Gilles Taurand et Marc Weitzmann.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

L'HOMME DE LA CAVEDe Philippe Le Guay on connaît surtout les comédies : Alceste à Bicyclette, Normandie Nue, Les Femmes du 6e étage, des films assez légers et qui ont rencontré un vif succès, dépassant souvent le million d’entrées. Pourtant, Philippe Le Guay n’a pas fait que des films « sympas » ; en 2001, il signait Trois Huit, un huis clos assez noir et oppressant où un homme, obstinément, en harcelait un autre, plus fragile, plus sensible. D’une certaine façon, avec L’homme de la cave, le cinéaste renoue avec ce genre et l’on retrouve ici cette ambiance un peu crasse, cette atmosphère malaisante (mais si, ce mot existe, il est entré dans le Petit Robert en 2019) présente dans Trois Huit.
Le film est tiré d’une histoire vraie vécue par des amis proches du réalisateur et Philippe Le Guay a mis bien des années et quelques films pour venir à bout de ce projet ambitieux, remettant sans cesse l’ouvrage sur le métier, multipliant les versions de scénario sans jamais pouvoir trouver le bon angle. Trop de pression, trop de noirceur, trop de responsabilités… Il déclare même avoir fait Les femmes du 6e étage et nourri son côté solaire, empathique et joyeux comme pour échapper au sentiment oppressant de cette histoire qui parle de la haine d’un homme tapi au fond d’une cave. Mais le scénario a fait son chemin et l’axe du thriller, résolument assumé par le réalisateur, est tombé comme une évidence : le film avait trouvé sa voie. Aujourd’hui, sur l’écran, il dérange, interpelle et questionne. Comment se nourrit la haine de l’autre ? Comment les idéologies extrêmes d’exclusion naissent dans les esprits ? Qu’est ce qui en attise le feu, les nourrit, les renforce ? Et avec quelles armes parvenir à les contrer ? Aux réponses toutes faites, à la posture dogmatique ou aux jugements définitifs, le film préfère des regards multiples, chaque personnage incarnant finalement un point de vue, une position sur ce sujet qui brûle les doigts et échauffe les esprits.

À Paris, Simon et Hélène décident de vendre la cave de leur appartement. Un homme un peu étrange, mais néanmoins cordial, se présente : il a besoin d’un lieu pour stocker des cartons et les affaires de sa mère récemment disparue. Très vite, l’affaire est conclue et le nouveau propriétaire prend possession des lieux. Quand Simon réalise que le professeur d’histoire à la retraite vit dans la cave qu’il lui a vendue et lorsqu’ il découvre sa véritable nature, tout va très vite s’emballer. Car Monsieur Fonzic est un haineux et cumule sur sa veste élimée tous les grades du parfait facho : raciste, antisémite, négationniste, complotiste… Et la cave qu’il a choisie n’appartenait pas à n’importe quelle famille : parmi les aïeux de Simon qui y vécurent, certains furent déportés dans les camps. Le film raconte l’escalade de la haine, le harcèlement, puis l’emballement de cette mécanique idéologique qui peu à peu, comme une tumeur maligne, va envahir l’immeuble et tous ses habitants, perturbant l’équilibre de la famille de Simon et Hélène.
Car Fonzic est loin d’être un écervelé, il est même furieusement intelligent : son discours est rodé, sa rhétorique séduisante et pernicieuse : il se pose en historien (et aussi en victime, un grand classique du genre) qui souhaite interroger les faits, soucieux de croiser les récits pour faire naître la vérité. L’homme au regard inquiétant va agir comme un catalyseur empoisonné : à son contact, chacun va devoir se confronter à ses idéaux (croire aux forces du droit plutôt qu’en la loi du plus fort), son histoire familiale (se raccrocher à un passé douloureux et y trouver des réponses ou suivre un horizon où les fantômes ne montrent pas la voie), son identité (porter son judaïsme comme un drapeau, ou le vivre en toute discrétion), ses intimes convictions.

Au cœur de ce récit trouble, il y a la cave, scène de toutes les peurs primitives, là où sont cachés les monstres de l’enfance, là où des juifs pourchassés trouvaient aussi refuge…