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GIVE ME LIBERTY

Kirill MIKHANOWSKY - USA 2019 1h51mn VOSTF - avec Chris Galust, Lauren « Lolo » Spencer, Darya Amakasova, Maxim Stoyanov... Scénario de Kirill Mikhanowsky et Alice Austen.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

GIVE ME LIBERTYMais que font les jurys ? Ce désopilant film atypique aurait franchement pu décrocher un prix à Cannes, ne serait-ce que celui de l’hilarité ou de la mise en scène en conditions extrêmes. Pensez donc : la majorité de l’action se passe dans un minibus rempli comme un œuf de Pâques orthodoxe ! Une improbable nef des fous lancée à tout berzingue au cœur d’une ville vibrante, grouillante, rarement vue au cinéma : Milwaukee, Wisconsin, cité peu folichonne vue de l'extérieur mais restée authentique, forte de son histoire, à l'abri de la success-story moderniste étatsunienne… et personnage essentiel du scénario ! Cette « colonne vertébrale historique de l’Amérique » nous parle au plus juste du patchwork humain invisible dans l’ombre de « la Mère des Exilés », la Statue de la Liberté – une exilée elle-même, quand on y songe… « Give me liberty » (donnez-moi la liberté) peut être entendu comme un vibrant écho au magnifique sonnet gravé au pied de la géante de cuivre : « Give me your tired, your poor… » : « Confiez-moi vos fatigués, vos pauvres », les rebuts de vos rivages surpeuplés… Le réalisateur Kirill Mikhanovsky, on le devine, en fit partie. Et s’il raconte avec tant de brio la tournée hilarante d’un chauffeur de handibus au grand cœur, prénommé Vic, c’est qu’il exerça lui-même ce métier dans son premier port d’attache au pays de l’Oncle Sam, Milwaukee, dont il connait les moindres recoins sur le bout des pneus. Une cité intègre dans son métissage, un véritable creuset humain, l’incarnation du véritable rêve américain, celui du melting pot et de la fraternité.

Quand on a dit tout ça, ne croyez pas qu’on ait tout dit. Impossible de résumer en une page ce film virevoltant. Vic est incapable de dire non. On reconnaitra que cela peut être un grave handicap dans la vie ! Tout le monde le sait autour de lui et en abuse. En particulier la chaleureuse communauté russe dévoreuse de monstrueux cornichons dont il est issu. On ne va pas vous les présenter un à une : il faudrait plus de cartes que dans un jeu des sept familles… Et puis c’est impossible de faire le tour de cette tribu conviviale polymorphe et changeante, toujours prête à s’enrichir d’une, deux, trois personnes de plus, venues de l’Est ou d’ailleurs : après tout, on est tous de l’Est de quelque part, même ceux qui sont complètement à l’Ouest. Vous me suivez ? Pas grave ! Ici règne le sens de l’accueil et les conflits se règlent à coups de vodka et de chants slaves.
Quand l’immeuble s’éveille, la journée semble déjà dense et toute tracée par la compagnie de bus qui emploie le jeune conducteur… C’est compter sans son fâcheux défaut évoqué plus tôt. L’aïeul qui rechigne à s’habiller, les tantes qui supplient avec des trémolos : conduis-nous au cimetière… Vic qui s’énerve : « Non, non vous dis-je ! Je vais me faire virer ! ». Et voilà la moitié de l’immeuble entassée dans le minibus. La virée va se transformer en joyeuse course-poursuite contre le temps, truffée de personnages hauts en couleur. C’est drôle, chaleureux, palpitant.

La direction d’acteur (pros et amateurs) est excellente, le casting est parfait – magnifique Lauren « Lolo » Spencer qui ne joue pas à être handicapée ! Le regard porté par la caméra est tout simplement beau. Il n’a pas peur des corps, des rides, de l’infirmité. L’humanité décrite nous ressemble dans nos errances, nos empêchements, nos limites. Peut-être le véritable personnage principal de Give me liberty est-il la communauté, les communautés généreuses, celles qui tout en assumant leurs différences et leurs contradictions rejettent tout communautarisme, font fi des classes sociales. Un vrai bonheur de film.