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Les vidéos du Toulouse Hacker Space Factory (THSF) à revoir sur TV Bruits
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FMR a fêté ses 40 ans à Borderouge
Le temps passe et FMR a 40 ans déjà. La radio toulousaine avait fêté cela au Bikini le 27 novembre 2021 avec une grande soirée de concerts. Le Bikini et FMR s’est aussi une belle et tumultueuse histoire que nous racontent Hervé Sansonetto et Pierre Rogalle dans un documentaire réalisé par TV Bru...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
Vous voulez déconfiner durablement vos ordinateurs ? Envie de découvrir une informatique libre, éthique et accessible ? Vous vous sentez une affection naissante pour les gnous et les pinguins ? L’association Toulibre vous propose de venir découvrir les Logiciels Libres, et comme le premier pas v...

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THE FATHER

Florian ZELLER - GB 2020 1h38mn VOSTF - avec Anthony Hopkins, Olivia Colman, Imogen Poots, Mark Gatiss, Olivia Williams, Rufus Sewell... Scénario de Christopher Hampton et Florian Zeller, d’après sa pièce de théâtre, Le Père (2012).

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

THE FATHERUne fois de plus le défi est terrible : comment raconter sans trop en dire ? Chapeau bas en passant à la remarquable bande-annonce du film, qui relève haut la main le défi…
Ne cherchant nullement à cacher son origine théâtrale, l’intrigue se déroule presque exclusivement dans un appartement tiré à quatre épingles, aux boiseries soigneusement cirées. La cage d’escalier qui y monte respire la classe tranquille, le confort cossu. Dans le royaume d’Anthony (le personnage porte le même prénom que son interprète), pas un grain de poussière n’ose se manifester et chaque élément du décor raconte l’aisance d’une existence parvenue à son apogée. Du haut de ses 81 ans, notre homme trône tel un vieux monarque qui se sait sage, peu habitué à ce qu’on lui tienne tête. Un roc, un cap, un phare qui brille et dirige sa vie et sa lignée en chef d’orchestre incontesté. Il a l’intelligence acérée de l’ingénieur qu’il fut : un cerveau de fer sous un sourire de velours, un regard redoutable, d’un bleu changeant, capable de retourner tout son auditoire. Anthony Hopkins excelle dans dans ce rôle taillé sur mesure par Florian Zeller et porte tout du long ce premier film magistral, thriller psychologique déchirant avec pour seul assassin le temps qui passe. Quel ennemi saurait être plus implacable ? À moins qu’une étrange et malaisante machination soit entrée en action ? Car autour d’Anthony, de petits indices s’immiscent, perturbant l’éternelle sérénité de la musique classique qui accompagne ses jours. Le quotidien se trouble, s’émaille de faux semblants, se joue de ses nerfs comme des nôtres. Nous voilà sur le fil du rasoir. Malgré ses airs attentionnés, se pourrait-il que sa fille aînée, Anne (remarquable Olivia Colman), soit en train de manigancer pour s’accaparer l’héritage, et tout particulièrement ce magnifique appartement ? Chercherait-elle à se débarrasser de ce vieux père encombrant ? Et cette façon qu’elle a de vouloir toujours lui flanquer dans les jambes des aides à domiciles, ces parasites inutiles, qui, selon le vieil homme, l’entravent plus qu’elles ne l’épaulent ! Et pourquoi la cadette, sa fille préférée, ne réapparait-elle plus ? Le doute plane, de plus en plus intense, peuplé d’intentions inavouables, tapies dans des replis de conscience, prêtes à fondre sur leurs proies. Le récit se déstructure, nous trimbale dans les méandres des incertitudes sans autre option que de suivre le courant, de s’avouer vaincus comme le personnage principal, comme tous les personnages.

Impossible de résister aux rouages de ce scénario au cordeau, au jeu impeccable des acteurs, tout en tension et en finesse, débordant d’humanité retenue. Ils donnent chair à cet épatant huis-clos intime qui atomise progressivement murs et codes, désarticule méthodiquement l’espace et le temps, pour toucher à l’universel.
La force vulnérable d’Anthony nous émeut, sa dignité pudique nous bouleverse tandis que le piège se referme sur lui et sur son entourage. Il n’y aura pas de retour en arrière pour les secondes mélancoliques que les aiguilles du temps décapitent inexorablement.
C’est beau, c’est dérangeant, c’est bouleversant. C’est la vie… L’insoutenable fragilité de nos existences.