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FREMONT

Babak JALALI - USA 2023 1h28mn VOSTF - avec Anaita Wali Zada, Gregg Turkington, Jeremy Allen White, Avis See-Tho... Scénario de Babak Jalali et Carolina Cavalli. Prix du jury, Festival du cinéma américain de Deauville 2023.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

FREMONTBon, on se met à votre place : on vous propose le film en noir et blanc d’un réalisateur irano-britannique dont le personnage central est une demandeuse d’asile afghane qui confectionne à longueur de journées des « fortune cookies » (ces petits gâteaux qu’on vous offre seulement dans les restaurants asiatiques et qui contiennent des messages supposément prémonitoires). Vous vous dites : ça va être terriblement ennuyeux et déprimant. On vous comprend, le premier abord ne joue pas forcément en faveur de Fremont. Mais là, franchement, vous feriez méchamment fausse route en vous laissant rebuter par une première impression négative. Fremont, du nom d’une petite ville californienne de la Silicon Valley qui a la particularité de concentrer le plus grand nombre de réfugiés afghans aux États Unis, est en fait une comédie romantique merveilleusement délicate et attachante, qui fait un bien fou.

Son héroïne en est donc Donya, une jeune réfugiée afghane de 20 ans dont on comprend qu’elle a fui son pays à l’arrivée des Talibans après avoir travaillé comme interprète pour l’armée américaine.
Elle vit dans un foyer, entourée par la nostalgie un tantinet pesante de ses compatriotes, subissant la monotonie d’un travail répétitif dans une usine qui fabrique les fameux biscuits devins, sous la surveillance d’une patronne asiatique un peu retorse. Son existence est rythmée par les discussions kafkaïennes qu’elle entretient avec un psychanalyste, lors de rendez vous qu’elle a pris uniquement pour arracher une ordonnance de somnifères, puisqu’elle souffre de sévères insomnies. Son existence va basculer quand, après la mort brutale de la vieille dame en charge de la rédaction des messages divinatoires, cette tâche essentielle va lui être confiée. L’occasion pour elle de glisser à tout hasard son numéro de téléphone au creux de l’un des « fortune cookies » fabriqués à la chaîne…

Babak Jalali, lui-même réfugié iranien à Londres dès l’âge de 8 ans, s’est fait remarquer en 2018 avec Land, très jolie plongée impressionniste dans une communauté indienne du Nouveau Mexique, alors que le plus jeune d’une fratrie vient d’être tué en Afghanistan sous l’uniforme américain.
Ici c’est à une autre communauté – marginale elle aussi au cœur de la société américaine – qu’il s’intéresse de très près, à travers le beau personnage de Donya – magnifiquement interprété par Anaita Wali Zada, comédienne débutante après avoir été journaliste et présentatrice de la télévision afghane avant l’arrivée des Talibans. Le cinéaste fait le choix judicieux de ne jamais présenter Donya comme une victime, mais comme une jeune femme qui prend en main son destin, avec les maigres moyens dont elle dispose, en dépit de tous les obstacles qu’elle peut rencontrer. Babak Jalali, amoureux du cinéma de Kaurismaki et de Jarmusch, conduit son récit sur un ton décalé, entre mélancolie et fable de l’absurde. Les séquences chez le psychanalyste – qui lit obsessionnellement des passages de Croc-Blanc à sa patiente – sont hilarantes, tout comme cette séquence où Donya échoue dans un restaurant afghan vide tenu par un réfugié dépressif qui, perdu dans sa nostalgie, regarde à longueur de soirées des épisodes d’une série afghane. On pense très fort à l’ambiance du splendide Les Feuilles mortes, le tout récent film de Kaurismaki. D’autant plus que Donya va peut-être rencontrer l’amour en la personne d’un… mais on ne vous en dira pas plus…