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LE ROMAN DE JIM

Écrit et réalisé par Jean-Marie et Arnaud LARRIEU - France 2024 1h41mn - avec Karim Leklou, Laetitia Dosch, Sara Giraudeau, Bertrand Belin, Noée Abita, Eol Personne, Andranic Manet... D’après le roman de Pierric Bailly. Musique originale de Bertrand Belin et Shane Copin.

Du 14/08/24 au 27/08/24 à Tournefeuille

LE ROMAN DE JIMLes deux frères cinéastes s’emparent du beau roman de Pierric Bailly et signent, sur une longue durée, un récit familial en forme de mélo sec et poignant, comme on en voit peu…
À Saint-Claude, Haut-Jura, Aymeric (Karim Leklou), au prologue de ce film, se cherche un peu en se perdant. Cambriolage de particuliers avec quelques compagnons monte-en-l’air, histoire de voir venir, en l’espèce, surtout la police, et la prison qui suit derrière. À la sortie, une rencontre fortuite, un soir, à Saint-Claude – celle de Florence (Laetitia Dosch), une ancienne collègue – le remet sur les rails.
Un peu paumée, enceinte de six mois, avec le père de l’enfant qui a taillé sa route, Florence, qui le consomme le soir même, ne semblait attendre qu’Aymeric. Sa tendresse. Sa générosité. Sa capacité à se donner, comme à recevoir et l’amante et la mère et l’enfant. L’histoire se noue ici et, sans qu’on le sache encore, on en prend pour plus de vingt ans. Il n’est jamais simple de faire cela au cinéma. L’une des premières vertus du film, c’est la manière dont les Larrieu constituent leur récit sur une aussi longue durée, avec un sens de l’ellipse, du raccord à distance et de la fluidité narrative absolument remarquable.
Il y aurait trois grands moments. Celui de l’amour comme don, sans calcul ni prévision. Aymeric, qui enchaîne les petits boulots, vit avec Florence, infirmière, une vie à la fois modeste et marginale dans un gîte campagnard ; il devient le père du petit Jim, aime cet enfant, qui n’est pas de lui mais qu’il a vu naître, comme le sien propre, tout en ménageant, avec la mère de Jim, l’espace bio-historique d’un autre père qui ne serait pas lui. Des projets sont en cours.

La vie, cette garce, va se charger de leur donner une direction inattendue. Un jour qu’il rentre chez lui, Aymeric trouve Florence attablée avec un homme qui lui est de toute évidence familier. Flottement. Moment de gêne. On apprend vite que l’homme se nomme Christophe (Bertrand Belin), qu’il est le père naturel de Jim et qu’il vient de perdre toute sa famille dans un accident de voiture. Naturellement, ses pas l’auront porté vers Florence et leur fils. Naturellement, il semble devoir s’installer en leur compagnie. Naturellement, il n’entretient aucune reconnaissance ni ne fait aucun effort particulier à l’égard de celui qui a élevé l’enfant.
Florence, quant à elle, bouge insensiblement sous le choc, qui distille graduellement ses effets. D’une perspective de ménage à trois, on passe à une séparation de raison d’avec Aymeric, puis au départ de la famille reconstituée pour le Canada. En un mot, Aymeric, qui voit ses lettres rester sans réponse, n’a plus de fils…
Et alors que se brise en mille morceaux la vie d’Aymeric avec la perte de la femme et de l’enfant qui la lui rendait si chère, un long et souterrain mouvement d’une possible reconquête se met en place à son insu même. C’est la dernière partie du film, la plus fabuleuse et émouvante. On la laisse ici en jachère à la disposition des futurs spectateurs, avec le sentiment que les Larrieu – en cela aidés par un Karim Leklou qui confirme son très grand talent – ont fait ici la peinture d’un homme que sa délicatesse honore.

(J. Mandelbaum, Le Monde)