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LONG WEEKEND

Colin EGGLESTON - Australie 1978 1h38mn VOSTF - avec John Hargreaves et Brihony Behets... Scénario d'Everett De Roche. Prix spécial du jury, Festival international du film fantastique et de science-fiction de Paris, 1978. Musique de Michael Carlos - VERSION INTÉGRALE RESTAURÉE.
Interdit aux moins de 12 ans

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LONG WEEKENDPeter et Marcia, un couple de Melbourne au bord de la rupture, décident de partir camper le week-end sur une plage isolée du littoral australien pour tenter de recoller les morceaux d’une relation devenue invivable. Le cadre paradisiaque où ils ont planté leur tente se fait de plus en plus menaçant à mesure que les atteintes à la nature environnante se multiplient et que les tensions entre les deux époux s’exacerbent.

Au cours des années 70, le cinéma australien s’est affirmé au-delà de ses frontières, tout particulièrement au travers de thématiques fantastiques mettant en scène le décor à la fois envoutant et hostile d’un écosystème sauvage. Dans l’arrière-pays dépeuplé où règne la loi du plus fort, l’homme y devient potentiellement une proie. Des films de Peter Weir (Les Voitures qui mangèrent Paris, Pique-nique à Hanging Rock, La Dernière vague) au Mad Max de George Miller, en passant par Walkabout du britannique Nicolas Roeg et Wake in fright du canadien Ted Kotcheff, le bush australien est cet espace de dépaysement total, empreint de la mystique de la culture aborigène, duquel peuvent surgir des puissances sourdes, imprévisibles et inexplicables. Le paysage y est une entité à part entière, propice à la magie et au dérèglement des sens, espace ambivalent d’initiation et de destruction. Une autre tendance du cinéma d’horreur de cette décennie 70 développe le motif de l’invasion ou de l’agression animale, comme revanche de la nature contre l’humanité qui l’a outragée ou exploitée sans vergogne.

Long weekend, sans appartenir à un genre bien défini, puise dans ces divers registres et représente une des réussites majeures de la Ozploitation. Everett de Roche, scénariste d’origine américaine qui a largement contribué à ce cinéma d’exploitation australien des années 70 et 80, livre ici une étude de caractère cruelle aux accents quasi bergmaniens, prenant le tour d’une parabole écologique sur la rupture fatale entre l’homme moderne, prédateur et consommateur effréné, et l’environnement qu’il a brutalement colonisé.
En dépit d’un budget des plus modestes, Colin Eggleston, réalisateur rompu aux séries télévisées qui n’a alors signé sous pseudonyme qu’un long métrage érotique (Fantasm comes again), traduit ce rapport schizophrène dans une mise en scène implacable. Magnifiant dans le format Cinémascope la splendeur du paysage, le récit offre un contrechamp féroce en auscultant l’égoïsme et les frustrations de deux êtres irresponsables qui ne peuvent s’empêcher de souiller la nature, à l’image de leur relation. La découverte d’un campement abandonné, l’activité nocturne de la faune, peuplant l’obscurité de sonorités inquiétantes, la plainte répétée d’un dugong, les assauts d’animaux a priori inoffensifs, la végétation qui semble vouloir engloutir les intrus, tous ces événements vont progressivement instaurer un climat d’angoisse et de danger, que la partition entêtante de Michael Carlos va savamment souligner. La sècheresse de l’interprétation des deux acteurs, dans leur antagonisme, confère une âpre véracité à leurs personnages, avant que le caractère oppressant de la nature qui se rebelle toute entière ne les pousse dans leurs derniers retranchements, jusqu’à un dénouement insensé.

Long weekend, pourtant peu apprécié dans son pays d’origine, a fait l’objet d’un remake fidèle mais dispensable en 2008. C’est la version originale intégrale et restaurée qui est présentée ici, une œuvre étrange, pessimiste, presque nihiliste, à la portée intacte sur l’impossible réconciliation de l’homme et de la nature.