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FÊTE DE FAMILLE

Cédric KAHN - France 2019 1h41mn - avec Catherine Deneuve, Emmanuelle Bercot, Cédric Kahn, Vincent Macaigne, Luana Bajrami, Alain Artur... Scénario de Cédric Kahn, Fanny Burdino et Samuel Doux.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

FÊTE DE FAMILLEDans le titre, le mot à retenir est « famille ». De fête ici, il n'y aura que la volonté initiale d'Andrea (Catherine Deneuve, résolument majestueuse) de célébrer son anniversaire dans la maison familiale en présence de ses enfants et petits-enfants. « Aujourd’hui c’est mon anniversaire et j’aimerais qu’on ne parle que de choses joyeuses. » Il y a dans cette injonction à la légèreté toutes les angoisses d'une mère qui pressent, tout en ne voulant surtout pas se l'avouer, que la journée ne va pas être des plus sereines. Mais qu'à cela ne tienne, une famille, ça rit, ça pleure, ça s'engueule, ça se balance quelques vacheries bien senties puis, autour du rôti, tout le monde boit finalement un coup pour se dire que ce n'est pas si grave et qu'on s'aime tous, malgré les choix ou les faux pas de chacun.

Andrea a donc réuni ses deux fils. Le plus âgé, Vincent (Cedric Kahn lui-même), arrive avec sa femme médecin et ses deux enfants. Un couple a priori bien sous tous rapports, confortablement installé dans le moule petit bourgeois : sécurité de l'emploi et de l'affectif, cadre de vie rassurant. Le cadet, Romain (Vincent Macaigne), est d'un tout autre modèle : il est l'artiste de la famille, cinéaste plus ou moins raté, esprit fantasque au verbe grinçant et abondant, immature, imprévisible, colérique. Il débarque avec Rosita, sa toute neuve fiancée. Celle qui n'était pas prévue, c'est Claire, la fille aînée (Emmanuelle Bercot, impressionnante). Pas de couvert à table et pour cause : partie depuis trois ans à l'étranger, elle n'a quasiment jamais donné de nouvelles. Elle a pourtant laissé une fille, aujourd'hui adolescente, aux bons soins de sa mère…
Dans ce Cluedo familial où chacun joue son rôle, dans une unité de temps et de lieu bien définie comme dans une bonne tragédie grecque, Claire est l'électron libre, la grenade dégoupillée. Elle est la coupable et la victime, celle qui connaît les mobiles mais a tous les alibis, elle est celle qui subit l'histoire mais tente d'en inverser le cours et de reprendre la main sinon sur sa vie, du moins sur la place qu'elle occupe dans sa famille. On le comprend assez vite, Claire avance comme suspendue au bord d'un gouffre qu'elle aurait elle-même creusé : entre cris et larmes, entre rires et drames, elle retrouve les siens dans une humeur instable et survoltée que chacun, déjà, appréhende tant elle a ce don d'attirer vers les elle toutes les attentions, tous les égards, tous les agacements. Et si Claire est revenue, c'est peut-être pour l'anniversaire de sa mère, mais sans doute pas uniquement. Comme dans toute famille qui se respecte, il y a dans celle-ci quelques loups cachés, quelques dossiers délicats que personne n'a le cœur ni l'envie de ressortir. Mais c'est bien connu, le linge sale…

« Ça va partir en sucette, exactement comme d'habitude ! ». C'est Vincent qui le dit et c'est ce que le film va mettre en scène. Entre comédie et cauchemar domestique, Fête de Famille avance avec une précision et une intelligence – dans la construction du récit, dans la caractérisation des personnages et leur évolution – qui nous rappellent que Cédric Khan est un réalisateur exigeant et remarquablement talentueux. Là où d'autres auraient pu se contenter d'un franc jeu de massacre ou d'une chronique familiale déjantée, il ose une tonalité pas toujours aimable et pas forcément évidente à cerner mais qui incarne avec beaucoup de justesse les pulsions, les paradoxes et les (dés)équilibres qui unissent et désunissent les membres indissociables de ce corps complexe.