MON C.E. ROULE POUR UTOPIA

METTEZ VOTRE PUB
DANS LA GAZETTE !


NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Groupe ( >30p.) : 3,50€
TARIF étudiants, lycéens, collégiens, demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA : 4,50€ (sur présentation d'un justificatif). PASS CAMPUS : 4 euros. Paiement CB, Chèque ou Espèces.

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024...

Soutenez Utopia Palmer

UNE MÈRE INCROYABLE

(Litigante) Franco LOLLI - Colombie 2019 1h47mn VOSTF - avec Carolina Sanín, Leticia Gómez, Antonio Martínez, Vladimir Duran... Scénario de Franco Lolli, Marie Amachoukeli et Virginie Legeay.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

UNE MÈRE INCROYABLEUne mère incroyable, titre français frustrant, tellement éloigné de « la plaideuse » ou « avocat(e) plaidant(e) », qui serait la traduction littérale de Litigante, le titre original. Si l'espagnol sortait la gent féminine de derrière ses fourneaux et ses langes, le français l’y renvoie… Bref, passons, mais ne passez pas à côté de ce film ! Réalisé par un homme, il exprime pourtant une sensibilité féminine, féministe, réjouissante. Un chronique aussi puissante que drôle sur la filiation, la famille, ses impostures ; traversée par une capacité de résilience brute hautement salutaire, un appétit de vie qui dévore tout sur son passage, jusqu’aux tracas les plus coriaces. Comme le disait le défunt Desproges, « Vivons heureux en attendant la mort ! » avant d’achever par un tordant « Noël au scanner, Pâques au cimetière ! »

À propos de scanner, la première scène débute dans le phrasé arythmique et la lumière bleutée d’un de ces instruments, passage obligé de la médecine moderne. La machine va et vient au-dessus de la tête de Leti, tandis que sa fille Sylvia l’observe gravement. Sitôt sorties du calme imposé de la salle d'examen, mère et fille retourneront à leurs sempiternelles disputes et rodomontades, incapables de se départir de leur mode de fonctionnement habituel : après tout, tant qu’il y a du conflit, il y a de la vie ! Ces deux femmes de tête s’aiment, s’adorent, fusionnelles, admiratives, malhabiles pour se le déclarer, continuellement agacées l’une par l’autre, toutes deux habituées à mener leur barque sans rendre de comptes. La sœur cadette, artiste épanouie, les regarde, s’appliquant à conserver la sérénité dont elles ne font guère preuve.
Il y a de la joie dans cette maisonnée, une irréductible vitalité qui déborde avec véhémence, et une belle solidarité. Au sein de ce trio matriarcal, Antonio, quatre ans, grandit, véritable éponge imprégnée de cet environnement féminin, cette sourde tendresse qui protège ses pas, un peu perturbé quand même par l’absence de père et le manque de disponibilité de sa mère Sylvia, vampirisée par son métier de juriste. Cela ne va pas s’arranger lorsqu’éclate un scandale de corruption dont ses supérieurs essaient de lui faire endosser la responsabilité malgré sa grande probité.
Au milieu de cette ambiance tendue, qui pourrait conduire à un véritable naufrage, surgit une bouffée d’air bienveillant en la personne d’un des journalistes en quête de révélations croustillantes. La seule véritable révélation qu’il aura sera le sentiment d’avoir rencontré, en la personne de Sylvia, une femme incroyable qu’il s’empressera de courtiser. Mais rien ne sera simple : Sylvia, à l’instar de Leti, n’est pas du genre à accepter les compliments, ni les mains tendues. C’est à la pince à épiler qu’il lui faudra lui arracher quelques sourires et quelques secrets.

Les rôles des deux principales protagonistes sont interprétés par la propre cousine (Carolina Sanin, par ailleurs écrivaine) et la propre mère du réalisateur, de sacrées drôlesses, et si elles ne sont pas actrices professionnelles, ça ne se voit pas une seconde à l'écran ! La caméra, serrée sur les personnages, sans impudeur, capte finement les sentiments de ces résistantes du quotidien qui affrontent les affres de la vie avec une dignité et un panache communicatifs. Elles sont rudes , elles sont drôles et c’est diantrement émouvant…
« Je viens d’un pays dangereux, la Colombie, où la mort n’est jamais loin, parce qu’il y a de la violence, parce que les hôpitaux marchent mal… On vit autrement, on fait la fête autrement qu’en Europe. Il y a un état d’esprit du style : si je meurs demain, au moins j’aurais vécu, dansé, pris du bon temps…  » Franco Lolli