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OLD JOY

Kelly REICHARDT - USA 2006 1h15mn VOSTF - avec Will Oldham, Daniel London, Tanya Smith, la chienne Lucy... Scénario de Kelly Reichardt et Jonathan Raymond, d’après sa nouvelle.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

OLD JOYDeux hommes et une chienne en balade dans les paysages somptueux des montagnes de l’Oregon, nord-ouest des Etats Unis. Un film comme une escapade, hors des sentiers trop bien tracés d’une vie citadine et raisonnable, un film comme une parenthèse (dés)enchantée. Enchantée parce que vieille amitiée renouée, communion avec la nature, air pur, sensation de liberté, obligations familiales, sociales, professionnelles oubliées… Désenchantée parce qu’évidence que ça ne va pas durer, que le retour à la réalité sera douloureux, parce que sentiment de perte d’un certain état d’enfance, d’innocence, d’insouciance. Le titre exprime avec grâce ce bien-être mélancolique, ou cette mélancolie bienheureuse: Old joy dit-il. Et un passage du dialogue explicite : « sorrow is nothing but and old joy », traduit dans les sous-titres par : « la tristesse n’est rien d’autre qu’une joie passée »…

Lorsque Mark reçoit ce coup de fil inattendu de Kurt, il flemmarde dans son jardin, tandis que Tania, sa femme enceinte jusqu’au cou (précisons l’échelle : au front, c’est l’accouchement), se force à boire un jus de quelque chose, sans doute bourré de vitamines super bonnes pour la santé mais visiblement dégueulasse au goût… Kurt est en ville, il propose à Mark une virée en forêt, comme au bon vieux temps, histoire de reprendre leur amitié là où ils l’avaient laissée, on ne saura pas trop où… Mark n’accepte pas tout de suite, il se sent obligé de demander « l’autorisation » à Tania, non sans lui avoir proposé hypocritement (gros ventre et randonnée, ça fait hiatus) de les accompagner. L’épouse accepte, forcément, mais ne fait pas semblant de se réjouir de l’opportunité offerte au futur papa de se changer les idées… En trois plans et deux lignes de dialogue, la situation est campée : Mark se sent coincé dans sa petite vie de famille, même s’il faudrait sans doute le torturer à mort pour le lui faire avouer…

Kurt, lui, c’est tout l’inverse. Barbu hirsute en même temps qu’en voie de calvitie, petit bedon et visage poupin, il n’a pas quitté l’adolescence, vit à droite et à gauche, travaille en pointillé, ne s’est pas fixé (dans tous les sens du terme: sa consommation de substances prohibées s’arrête de toute évidence à l’herbe qu’il fume sans trop de modération). Vie apparemment sans contrainte qui ne signifie pas forcément épanouissement… Ce serait trop simple.
Une petite canadienne et quelques bricoles indispensables dans le coffre de la Volvo (la suédoise appartient à Mark, évidemment), la chienne Lucy sur la banquette arrière, et c’est parti. Le décor péri-urbain défile par la vitre, les deux potes échangent des nouvelles, Mark raconte comment son père, à l’âge de 70 ans, s’est rendu compte qu’il ne pouvait plus supporter son mariage et a quitté le domicile conjugal, comment il a été atteint de caillots au cerveau qui ont disparu comme ils étaient venus… Et Kurt de commenter : c’est un peu comme ces vieux Indiens qui s’isolent pour mourir… De l’autre côté de la vitre, le paysage est devenu plus sauvage.

Kurt connaît le chemin, c’est pour ça qu’ils vont commencer par se paumer, et passer la première nuit dans un endroit choisi au petit bonheur, et qui se révélera au matin être une décharge sauvage ! Mais ne ricanez pas, la balade vaudra le détour, qui les mènera jusqu’à des sources d’eau chaude en pleine forêt… Séquences magnifiques, ambiance élégiaque, complicité retrouvée et peut-être équivoque, et cette mélancolie qui les envahira, qui ne nous quittera pas. Pas tout de suite en tout cas…