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DRIVE AWAY DOLLS

Réalisé par Ethan (sans Joel) COEN - USA 2023 1h25mn VOSTF - avec Margaret Qualley, Geraldine Viswanathan, Beanie Feldstein, Pedro Pascal, Bill Camp, Matt Damon... Scénario d’Ethan Coen et Tricia Cooke.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

DRIVE AWAY DOLLSDisons le tout net : en ces temps de politiquement correct, apprendre que ce film a failli avoir pour titre – traduction à la bonne franquette – « Gouines en goguette » (« Drive away dykes ») ne peut que lui apporter un a priori positif. Le titre a été adouci par les distributeurs mais Drive away dolls n’en est pas moins jubilatoire et contient les ingrédients imparables d’un bon vieux film des Coen, avec les gimmicks qui les ont rendus célèbres depuis 40 ans, dans une veine qui va de Arizona junior à Fargo. Car même si la surprise c’est bien, quand on aime depuis toujours un truc, on apprécie de le retrouver intact et dans son jus : tout comme il serait absurde de remplacer la semoule de couscous par du quinoa ou de glisser dans le Paris-Brest une crème à base de lait de soja, pourquoi faudrait-il qu’un film d’un Coen au singulier soit fondamentalement différent des films des Coen à deux ? Car vous l’aurez noté, et c’est la première fois pour un film destiné au cinéma – les frangins ont déjà travaillé en solitaire pour des plateformes : Joel a réalisé The Tragedy of Macbeth (2021) pour Apple TV+ et Ethan le doc Jerry Lee Lewis : trouble in mind (2022) pour OCS –, le seul Ethan est à la barre de Drive away dolls, avec la complicité de Tricia Cooke (par ailleurs son épouse depuis 30 ans, ça reste en famille) à l’écriture. Quand je parlais d’ingrédients imparables, il y a en a essentiellement deux : le road-movie – les deux héroïnes s’apprêtant à prendre la route, l’une pour fuir une rupture amoureuse, l’autre une vie affective déprimante – et une intrigue policière basée sur un gros malentendu.

Mais présentons rapidement nos protagonistes, réunies sur le principe bien connu de la confrontation entre deux personnages que tout oppose, aussi efficace que drôle s’il est bien développé, et pour le coup pas de souci : Tricia et Ethan savent y faire ! Il y a donc Jamie, une jeune lesbienne à la sexualité débridée et au franc parler sans limite, délicieusement épicé d’un accent du Texas. Et de l’autre sa vieille copine Marion, une jeune métisse américano-indienne gentiment revêche, aussi pudique et réservée que Jamie est exubérante. Il se trouve que Jamie vient de se faire virer par sa girlfriend, la volcanique Sukie, une policière pas franchement commode, qui a fini par en avoir marre de ses infidélités. Il est donc temps pour elle de mettre les voiles. De son côté, Marion a besoin de prendre l’air et pourquoi pas d’aller voir sa famille à Tallahassee, Floride. Pour rendre possible le voyage, Jamie a la bonne idée de proposer ses services pour un convoyage de voiture. À ceci près que l’agence se trompe de véhicule et que nos deux dolls se retrouvent à bord d’une bagnole qui contient un colis suffisamment précieux pour que se lancent à leurs trousses deux gangsters foireux qu’on croirait tout droit sortis d’un film de Tarantino.

Pas de toute, Drive away dolls est un réjouissant hommage au cinéma de genre des années 60/70 (si cher justement à Tarantino), qui croiserait le cinéma queer de John Waters ou les fantasmes loufoques de Russ Meyer. Le tout situé à la fin des années 90. Au-delà des péripéties rocambolesques, c’est aussi une ode rigolarde à la liberté, notamment sexuelle, le lesbianisme affiché des protagonistes n’étant jamais présenté comme un problème, comme en témoigne cette séquence hilarante de soirée pyjama entre membres d’une équipe féminine de volley ou cette autre tout aussi fendarde impliquant un godemiché ventouse mural (on ne vous en dira pas plus) et un chihuahua. Pas de malentendu : comme en atteste le générique de fin, aucun animal n’a été maltraité pendant le tournage.