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Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
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Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
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Jeudi 20 OCTOBRE 2022 à 20h15

CINÉMA RETROUVÉ


Rendez-vous mensuel, consacré aux films classiques et aux raretés du cinéma mondial en copies restaurées, proposé par l’association RIFIFI en partenariat avec Positif.
Un cycle de séances pour renouer avec le patrimoine cinématographique dans les meilleures conditions - Séance précédée d'une présentation

VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS

Julien DUVIVIER - France 1956 1h53mn - avec Jean Gabin, Danièle Delorme, Gérard Blain, Robert Arnoux, Lucienne Bogaert... Scénario de Julien Duvivier, Maurice Bessy et Charles Dorat. Copie restaurée 2 K.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

VOICI LE TEMPS DES ASSASSINSVoici une immense redécouverte dans la filmographie hétérogène d’un cinéaste considéré comme le « mal aimant du cinéma français », pour reprendre le titre d’un beau livre consacré à Julien Duvivier.
Mais laissons Bertrand Tavernier, qui fut un infatigable relecteur de l’histoire du cinéma français, parler du film : « Voici le temps des assassins est le chef-d’œuvre de Julien Duvivier dans les années 50 et il n’a pas pris une ride. Magistrale évocation des Halles (recréées en studio), de la vie d’un restaurant (toutes les scènes de travail collectif peuvent rivaliser avec les meilleurs moments de Garçon de Claude Sautet). Jean Gabin et Danièle Delorme sont admirables. Ce film noir, avec des séquences d’une dureté inégalée, donne des airs de bluette à pas mal de films américains tant les auteurs se refusent à toute explication psychologique facile. »

Jean Gabin y incarne André Chatelin, affable restaurateur et figure incontournable du quartier des Halles, recevant à sa table les trimeurs du petit jour comme la bonne société. Un matin, une jeune femme se présentant comme la fille de son ex-épouse lui apprend le décès de cette dernière. Catherine vient ainsi bousculer le quotidien réglé de Chatelin, qui décide de la prendre sous son aile…
Remis en selle grâce au succès de deux Don Camillo, Julien Duvivier revient à la noirceur âpre qui imprégnait déjà son sidérant Panique d’après Simenon. Son scénario original réussit le prodige d’acculturer les codes du film noir américain à la gouaille titi du marché des Halles, celle de la tête de veau et des louchébems tachés de sang. La photographie du grand Armand Thirard (collaborateur de Clouzot), si essentielle au genre, révèle une vie de quartier au diapason des personnages dont les agissements se révèleront bien plus retors qu’il n’y parait.
Dans cette dernière collaboration, Julien Duvivier semble faire rendre tout son jus à un Jean Gabin dont le visage étincelant de La Bandera, de La Belle équipe ou de Pépé le Moko semble s’être éteint face à tant de turpitudes.
Devenu désuet dans l’après-guerre, Gabin enchaîne à partir de Touchez pas au grisbi (1954) une série de diamants noirs (Le Désordre et la nuit, Des gens sans importance…) qui atteint ici son acmé. Il forme un trio infernal avec Danièle Delorme, qui piétine la Gigi de Colette qu’elle incarna à l’écran dans un rôle invraisemblable et le jeune premier Gérard Blain, deux ans avant qu’il ne devienne Le Beau Serge de Chabrol.

On pourra dresser un parallèle évident entre Voici le temps des assassins et Zola. Mais comme le pointait justement le grand historien du cinéma Raymond Chirat : « Du Zola sans lyrisme ! » Grand amateur de l’écrivain, Duvivier mène une virée pessimiste dans les bas-fonds humains et sociaux, vous êtes conviés, accrochez-vous !