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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Jeudi 29 JUIN 2023 à 20h

CINÉMA RETROUVÉ


Rendez-vous mensuel, consacré aux films classiques et aux raretés du cinéma mondial en copies restaurées, proposé par l’association RIFIFI en partenariat avec Positif.
Un cycle de séances pour renouer avec le patrimoine cinématographique dans les meilleures conditions - Séance précédée d'une présentation

LA GRANDE BOUFFE

Marco FERRERI - France / Italie 1973 2h05mn - avec Marcello Mastroianni, Michel Piccoli, Ugo Tognazzi, Philippe Noiret, Andréa Ferréol... Scénario de Marco Ferreri, Rafael Azcona et Francis Blanche. Musique de Philippe Sarde - Copie restaurée 4 K.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LA GRANDE BOUFFEC’est le parangon du film que tout le monde pense connaître, le titre tout du moins, rentré dans l’inconscient collectif. Mais l’avez-vous vraiment vu ? Dans une salle de cinéma, avec un public ? Ou alors il y a bien longtemps à la télé, délesté de ses scènes les plus scabreuses ? Bref, un (re)visionnage dans les meilleures conditions s’impose pour ce monument, d’autant qu’il est systématiquement réduit au scandale cannois qu’il déclencha. Évidemment, La Grande bouffe, c’est bien plus que cet épiphénomène médiatique.
Quatre amis (portant les prénoms des acteurs) s’enferment un week-end dans une villa du 16e arrondissement à Paris. Magistrat, restaurateur, homme de télévision et pilote de ligne, leur plan s’organise. Il est simple : manger des plats sophistiqués sans s’arrêter jusqu’à ce que les corps cèdent. Une institutrice, curieuse de ce qui se trame, s’immisce dans le rituel.

Cinquante ans plus tard, les interdits sociétaux et cinématographiques ayant évolué, on peut voir La Grande bouffe débarrassé des stigmatisations effarouchées de l’époque (du type Télérama : « Ce que l’on blasphème ici, c’est le partage fraternel du pain. Ce que l’on sacralise, c’est l’excrément » !). Toujours aussi sidérant, le film s’impose aujourd’hui comme une prophétie. Attaché à la forme de la fable abstraite, Ferreri veut s’en tenir à un récit physiologique. Les personnages n’explicitent aucune motivation quant à leurs gestes. Leur psychologie se réduit à la camaraderie. Certes, ce sont de bons bourgeois installés qui s’étouffent dans leurs propres richesses et accoler une grille de lecture anticapitaliste semble évident.
Mais à un journaliste qui voyait La Grande bouffe comme un film contre la société de consommation, Ferreri répondait qu’il pourrait tout aussi bien s’agir d’une œuvre écologique. Le réalisateur ausculte plutôt de façon rabelaisienne deux besoins vitaux chez l’être humain : le sexe et la nourriture, en jouant sur le curseur du stade de satiété. Mais personne n’est dupe sur le fond du film, Ferreri le premier, qui le tourne au crépuscule des Trente Glorieuses.

Si le film reste une farce funèbre (dynamitée par la géniale musique de Philippe Sarde en contre-point), on n’oublie pas sa dimension ô combien comique, son enchaînement de scènes anthologiques ciselées par les répliques de Francis Blanche. Frondeur et tendant un miroir peu reluisant à ses personnages, tout comme au public, Ferreri avait déjà reçu la douche froide avec son film précédent Liza, dans lequel Catherine Deneuve était promenée en laisse. Pour La Grande bouffe et ses ripailles servies par le traiteur Fauchon sur le tournage, seul le génial producteur Jean-Pierre Rassam veut bien être le partenaire d’un crime qui paiera. Imagine-t-on aujourd’hui des acteurs de cette trempe se prêter à un tel scénario, à de telles scènes ? Une autre Andréa Ferréol pour incarner cet ange de la mort callipyge et empathique ?