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UN ALLER SIMPLE POUR MAORÉ

Agnès Fouilleux - documentaire France 2006 1h20mn -

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

UN ALLER SIMPLE POUR MAORÉIl ya quelques années, Libération faisait sa couverture avec une photo terrible montrant quelques familles de personnes noires, entassées, hommes, femmes et enfants, sur des matelas de fortune, l’air hagard face à une incompréhensible humiliation. Sur le site du journal, on pouvait retrouver les images vidéos. De quoi s’agissait-il ? De la cale d’un cargo clandestin au large de Gibraltar ? De la cave d’un atelier textile illégal ? Point du tout : l’endroit filmé par un policier de la police des frontières dont le dégoût et la conscience ont surmonté la peur des sanctions était tout simplement un centre de rétention administratif de la république française, celle des droits de l’homme, de l’égalité et de la fraternité. L’endroit en question : Pamandzi sur l’Ile de Mayotte, une possession française presqu’oubliée au cœur de l’Océan Indien dont on apprit à l’occase qu’elle avait le triste record d’expulsion de clandestins, totalisant à elle seule plus de reconduites que la totalité de la métropole.

Mayotte (Maoré), c’est une île que la plupart des Français métropolitains seraient bien incapables de situer sur une carte, très souvent assimilée à la Polynésie. Mayotte fut une des Comores, pas très loin de Madagascar et de la Réunion, quelque part dans l’Océan Indien. Sauf que Mayotte a eu un destin singulier. Sous pression de l’ONU, la France se décide en 1974 à organiser un référendum pour l’autodétermination des Comores mais, contrairement aux engagements pris auprès des Nations Unies, décide de différencier le sort des îles. Seule Mayotte, dans des conditions assez troubles (pressions des autorités sur les populations…) décide de rester rattachée à la France. Mais ce maintien ne sera jamais reconnu ni par l’ONU ni par l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine).
Depuis, la France a nourri l’instabilité chronique des institutions comoriennes (avec l’aide d’un certain Bob Denard, qu’il brûle en enfer s’il existe), rendant exsangues et non viables des îles qui ont donc engendré une immigration massive temporaire et définitive de leur population vers la France mais aussi vers Mayotte. Jusqu’en 1995, les Comoriens pouvaient aller et venir librement sur Mayotte, mais le visa Balladur les a depuis obligés à passer clandestinement, au risque de leur vie, sur des pirogues. Et la situation des « clandestins » comoriens s’est totalement dégradée sur Mayotte, une île qui compte un tiers de la population sans papiers : mineurs séparés de leurs parents expulsés et errant sans soins ni ressources sur l’île, centres de rétention insalubres détenant de jeunes enfants, exactions des gendarmes qui n’hésitent pas à brûler les habitations de fortunes et à mettre en danger par leurs interventions les passagers des pirogues (plusieurs milliers de noyades déjà, dans l’indifférence). On est en plein enfer.

Agnès Fouilleux a su parfaitement mettre en corrélation l’histoire coloniale de l’île et la situation humanitaire dramatique actuelle pour un réquisitoire sans appel contre une politique répressive qui fleure mauvais le colonialisme rance. Le documentaire d’Agnès Fouilleux est d’une urgence salutaire.

Retrouvez tous les épisodes du Journal de bord au temps du confinement, et bien plus encore, sur le blog à cette adresse : cinemas-utopia.org/U-blog/saintouen/ (vos réponses et commentaires par courriel nous écrire ou sur [Facebook]).