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La Paix, éternelle Utopie ?
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LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Justine Triet parle d’or
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Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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L'OSPITE

Duccio CHIARINI - Italie 2018 1h34 VOSTF - avec Daniele Parisi, Silvia D’Amico, Anna Bellato, Thony, Sergio Pierattini, Milvia Marigliano... Scénario de Duccio Chiarini, Roan Johnson, Davide Lantieri et Marco Pettenello. Sélection Festival de Locarno 2018.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

L'OSPITEOn a tous quelque chose en nous de Manfredi… une douce nostalgie pour la comédie italienne, qui connut son apogée entre la fin des années 1950 et le milieu des années 1970, révélant à un public hilare ceux qui allaient devenir les figures incontournables du cinéma italien, les Alberto Sordi, Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni, Ugo Tognazzi ou, donc, Nino Manfredi. Si les réalisateurs les plus énervés, comme Dino Risi, ont rapidement pris le virage de la satire sociale, noire, rageuse, féroce, d’autres, plus apaisés, se sont aventurés sur les pas de Vittorio de Sica, et de son Mariage à l’italienne, dans les méandres de la comédie de mœurs sentimentale. Quelques décennies plus tard, L’Ospite de Duccio Chiarini renoue avec brio avec ce genre élégant quoique caustique pour décortiquer les affres d’un couple contemporain de la classe moyenne paupérisée.

Tout commence par une situation aussi gênante que cocasse, triviale et plutôt banale. La jolie Chiara est nue et d’entre ses jambes émerge le visage de Guido… Ben non c’est pas ce que vous croyez ! Guido, son amoureux, y cherche désespérément un préservatif déchiré, resté coincé au creux de sa belle. S’en suit une discussion ubuesque, où, à l’évocation par la belle Chiara de la pilule du lendemain, Guido se dit que cet accident est peut être un signe du destin, qu’il est peut-être temps de passer à une autre étape et d’accueillir un enfant dans le couple… Proposition qui ne suscite pas, c’est un euphémisme, l’enthousiasme de Chiara. Pour elle, ce temps n’est de toute évidence pas venu – du moins tant qu’ils n’auront pas assis leur situation professionnelle. Et Chiara de reprocher à Guido sa précarité de trentenaire intello qui vivote entre un poste aléatoire de professeur remplaçant, et une thèse sur Calvino qu’il n’a jamais réussi à faire éditer.

Les choses s’enveniment lorsque le garçon découvre que « sa » Chiara a eu une proposition de boulot au Canada dont elle ne lui a jamais parlé… et voilà notre Guido contraint sur un coup de tête de déménager à la cloche de bois – à un âge où l’on a généralement perdu l’habitude de dormir sur le canapé du salon des autres. D’autant qu’avec sa calvitie naissante et son air de petit prof triste, il n’a pas vraiment le look de l’étudiant bohème. Il passe donc du canapé de salon maternel, ce qui n’arrange pas la propension de sa mère à vouloir gérer sa vie, à celui de couples d’amis divers dont il va tour à tour squatter le quotidien – situation inconfortable mais qui lui offre une vue imprenable sur le bonheur des autres. On se doute que, depuis son observatoire, la notion de bonheur est évidemment plus complexe qu’il n’y paraît et que le paraître, justement, tient une grande place dans la vie de couple de ses contemporains…

Commencé sur un mode burlesque, voire farcesque, dans une première partie où le héros délicieusement ridicule, arpente les rues mythiques de Rome dans une pathétique voiture sans permis, L’Ospite (qui se traduirait communément par « l’invité ») vire opportunément dans un second temps à l’étude mélodramatique, tendre et humoristique, sur le couple et la réussite sociale. Et ce qu’on croyait être une comédie italienne légère de l’été, tout en gardant ses atours agréables, s’avère être une jolie réflexion sur la complexité des relations amoureuses et amicales dans la société italienne berlusconienne, devenue salvinienne. où la réussite économique forcenée conditionne le pouvoir d’aimer.