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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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MADAME HOFMANN

Sébastien LIFSHITZ - France 2023 1h44mn - avec Sylvie Hoffman, ses collègues, sa famille...

Du 10/04/24 au 13/05/24

MADAME HOFMANNCe film est un torrent d’humanité, de bienveillance, de lumineux espoir. Un film qui nous embarque pour une plongée dans la vie, une vie dense, pleine de sens et de belles personnes. Pétard ! Ça fait un bien fou !
La lumière du jour qui se lève… La Méditerranée bleue turquoise et embruns, un petit souffle d’air du large qui décoiffe : Madame Hofmann fait le plein de beauté avant de remonter vers l’Hôpital Nord, immense barre de béton qui surplombe Marseille.
Madame Hofmann, cadre infirmière depuis 40 ans, directe, chaleureuse attentive à tout, à tous, avec toujours la petite phrase qui vient ponctuer d’humour les moments les plus difficiles… Avec son rire, ce regard qui plonge avec empathie dans les yeux des autres, tous les autres, sans hiérarchie : elle est l’incarnation même d’un idéal de l’hôpital public alors même qu’il est en proie, plus que jamais, à une tourmente énorme, en fin de période covid, coincé entre le découragement de soignants saturés, éprouvés par les conséquences des politiques gouvernementales successives qui veulent transformer l’hôpital en entreprise, et la fuite des bonnes volontés puisque le privé offre aux soignants de bien meilleurs salaires…



« Bienvenue dans ma vie » aime-t-elle à dire avec son accent chantant. « Il faut savoir qu’une infirmière, elle tient sept ans maximum sur les statistiques… J’ai tenu quarante ans, il valait mieux que la carapace soit dure ». « Je me dis que j’ai vécu des milliards de vies dans une seule, j’ai vu des choses que personne n’aura vu dans une vie »… Manque de lits, manque de personnel, elle négocie, s’acharne, enrage, soulève des montagnes, accomplit des miracles… Et toujours l’écoute, le petit geste, la main chaude, qui masse, apaise : manifestation d’une humanité de contact, inlassablement rassembleuse. Autour d’elle, l’équipe de jeunes infirmières ne ménage pas ses efforts, personnalités bien trempées, tout comme ce chef de service épatant, le professeur Astoul. Le service d’oncologie n’est pas un service facile et pourtant aucun des soignants que nous rencontrons là ne cherche à aller voir ailleurs. Confrontés chaque jour à la souffrance et à la mort, ils sont l’incarnation même de l’amour de la vie, que tous accompagnent de leur mieux jusqu’à sa dernière goutte.

Et puis il y a la vie de Sylvie Hofmann hors de l’hôpital : on fait connaissance avec sa mère, une sacré bonne femme, celle-là aussi, issue d’une famille pauvre d’Italie, orpheline à sept ans, immigrée en France, devenue aide-soignante ; ensuite on est témoins des formidables échanges qu’elle a avec sa fille, très personnels, sur les choses de la vie… Autant de personnages qui ont dû lutter pour se faire une place pleine de sens, alors que rien ne leur était donné au départ…
Sa mère la pousse à arrêter, son mari aimerait bien qu’elle le rejoigne définitivement dans les Alpes où il s’est installé suite à des soucis de santé… Elle rit encore, « mon cerveau, pendant quarante ans, il n’a jamais été au repos »… Pourtant elle va décider de prendre sa retraite. Toute une vie d’échanges riches à s’occuper des autres, dans son travail comme dans sa vie privée, indissociables l’une de l’autre : c’est la même Madame Hofmann, bien dans sa peau, claire dans ses choix. On imagine mal qu’elle puisse tout à coup ne penser qu’à elle-même, tant l’attention aux autres a donné à sa vie un sens fort.
On n’imagine pas qu’un tel film puisse exister sans que Sébastien Lifshitz ait su nouer une relation d’une rare empathie avec Sylvie, mais aussi avec tous les autres protagonistes : immergés dans l’intimité de ce service, jamais on ne sent la présence de la caméra. Les images sont toujours justes et la cohérence de l’équipe du film répond à la cohérence de l’équipe de soignants. Un film magnifique.

Michel Flandrin parle ou plutôt écrit sur la culture en général, et le cinéma en particulier, sur le site Les sorties de Michel Flandrin. Retrouvez l’entretien avec le réalisateur Sébastien Lifshitz.