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IN VIAGGIO

Gianfranco ROSI - Italie 2022 1h20 VOSTF -

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

IN VIAGGIOIn viaggio, c’est une suspension dans le temps, dans notre temps qui manque cruellement d’ouverture sur les autres et leur sort. Pendant ses dix années de pontificat, le pape François a effectué trente-sept voyages, visitant ainsi cinquante-trois pays, comme un chemin de croix où chaque station porterait son poids de témoignage. Pas un hasard si, à peine élu, sa première sortie l’amène à Lampedusa, attirant ainsi l’attention sur le sort fait aux migrants. Lampedusa où Gianfranco Rosi a tourné le magnifique Fuocoammare (2016) qui témoigne de cette détresse de la situation des réfugiés. Pas un hasard du tout donc si le Vatican a mis à disposition de Rosi près de 800 heures d’images à partir desquelles il a construit ce film/témoignage en toute liberté…
Le point commun entre les deux hommes ? Des voyages « utiles » qui enrichissent leur vision du monde et des humains qui y vivent. Une sensibilité aigüe pour la vie des personnes qui luttent et leur histoire.



Italie, Moyen-Orient, Brésil, États-Unis, Asie du Sud-Est, continent africain… Rosi bouscule la chronologie du temps pour tracer une géographie de la condition humaine, ajoutant aux images d’archives des extraits de ses propres films, tournant de nouvelles séquences : pauvreté, crises climatiques et migratoires, guerres, pandémies, exclusion… C’est non seulement un voyage dans la douleur du monde mais aussi le portrait d’un homme qui y fait face dans la solitude et semble douter. Outre le réconfort de ses paroles vers les oubliés de l’histoire, les pauvres, les prisonniers, les humiliés, il semble s’interroger sur son impuissance à peser sur la marche du monde. Nous sentons à quel point il s’interroge sur l’infinité de cette tâche. Mais qu’on l’apprécie ou non, ce pape-là est différent de ses prédécesseurs. Il déclenche la colère des plus conservateurs parmi les croyants quand il bénit l’union de deux hommes en déclarant « Qui suis-je pour vous juger ? », plaide pour les migrants, demande pardon pour la contribution de l’Église aux politiques de colonisation et sa participation à la destruction des cultures indigènes, stigmatise la « globalisation de l’indifférence », dénonce les guerres, plaide pour le rapprochement des peuples et des religions… Ce pape-là semble conscient de ses limites mais soucieux de laisser une trace durable de son engagement…

Profane curieux, Rosi nous donne à voir ce que voit le Pape grâce à sa caméra qui, souvent, est placée derrière ses épaules voûtées par le poids de la tâche… Le vrai sujet n’est pas seulement le pape lui-même, mais ce qu’il voit, ce qu’il nous incite à regarder avec la complicité de Rosi. C’est qu’il y a une proximité de regard entre le filmeur de Notturno (2021) et François : « J’ai essayé d’esquisser le portrait non seulement du pape mais aussi de l’homme derrière lui. À travers lui, nous atteignons les endroits les plus touchés par les drames de notre temps et nous le faisons à travers ses yeux. Voyager change le point de vue et la perspective du voyageur, et cela est également arrivé au pape François. Un autre défi consistait à construire une fin pour un film en devenir, destiné à rester ouvert. Un film qui, en suivant les prochains voyages du pape François, abordera de nouveaux thèmes, de nouvelles réflexions… » En tout cas, tout inachevé qu’il est selon son réalisateur, ce In viaggio nous permet de garder les yeux grand ouverts sur le devenir du monde…