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La Paix, éternelle Utopie ?
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LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LE PRINCIPAL

Chad CHENOUGA - France 2023 1h22 - avec Roschdy Zem, Marina Hands, Yolande Moreau...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LE PRINCIPALTiré à quatre épingles dans son costume de fonction gris, rasé de frais, sobrement lunetté, plus sérieux qu’un Pape, Sabri Lahlali est Principal-adjoint dans un collège de la ville où il a grandi. Sévère mais, espère-t-il, juste, la valeur-travail portée en étendard, ce pur produit de la méritocratie républicaine se fait une haute idée de sa mission, garde un œil strict sur la bonne organisation de l’établissement, sur le bon déroulé de la journée des élèves, attentif à ce que « ça avance », sur tout et pour tous. Que ce soit pour sa carrière (il brigue le poste de Principal) ou pour sa progéniture (son fils est un brillant élève de 3e), il faut dans son esprit gravir les échelons avec persévérance, n’avoir de loisirs ou de plaisirs qu’utilitaristes, au service de son ambition, viser toujours plus haut pour s’affranchir de tout déterminisme social. Plus haut et plus loin, notamment du quartier où il a grandi et où le ramène désespérément, régulièrement, un frère en errance qui y vit toujours…
Plus le visage est sérieux, plus le sourire est beau, dit-on. Dans cette vie quasi-monastique à la mécanique trop bien huilée, l’humanité affleure par petites touches maladroites – comme lorsqu’il croise le regard de son ex-femme, mère de leur fils, enseignante dans ce même établissement. Ou lorsque, toujours dans la retenue, il partage avec Estelle, la Principale du collège bientôt à la retraite, son amour sincère, total, pour la littérature.
Reconnu par sa hiérarchie, jalousé par certains membres du corps enseignant (mépris de classe, défiance hiérarchique instinctive de part et d’autre), il révèle peu à peu quelques failles, de celles qui sont ancrées profondément, qui sont liées à un parcours sans doute parsemé d’embuches contre lesquelles il lui faut lutter. Ainsi, à l’approche des épreuves du brevet des collèges, Sabri est pétri d’une angoisse irrépressible pour la réussite de son fils, alors même que Naël mène une scolarité en tous points impeccable. L’amour paternel, le spectre effrayant de la dégringolade sociale symbolisée par son frangin, la peur aussi de perdre tout contrôle sur sa vie… il ne manque qu’un petit coup de pouce du destin pour transformer une existence terne et sans aspérités en cauchemar dostoïevskien. Ironie du sort, c’est Estelle et la littérature qui le font vaciller.
Après le très remarqué De toutes mes forces, le cinéma de Chad Chenouga n’a rien perdu de sa simplicité, pleine de force et de tendresse. Cinéma riche d’une fraternité qui transpire la sincérité, il excelle à raconter de l’intérieur les tourments d’un homme déchiré, qui se découvre en un instant capable de fouler aux pieds ses principes les plus forts – Roschdy Zem, qui incarne Sabri, est une fois encore impressionnant de force intranquille et de générosité.