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LE MOLIÈRE IMAGINAIRE

Olivier PY - France 2023 1h34 - avec Laurent Lafitte, Stacy Martin, Bertrand de Roffignac, Jean-Damien Barbin, Jeanne Balibar... Scénario d’Olivier Py et Bertrand de Roffignac.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LE MOLIÈRE IMAGINAIRETout comme son réalisateur, une chose est certaine : ce Molière imaginaire ne laissera personne indifférent. Olivier Py est une figure forte et singulière de la scène théâtrale française, un homme orchestre boulimique de travail, dramaturge, metteur en scène, directeur du Festival d’Avignon pendant 9 saisons et actuellement aux commandes du Théâtre du Châtelet. Il fallait au moins ce pedigree pour oser s’attaquer avec audace (mais sans doute pas sans une certaine appréhension) au monument Molière. Si certaines de ces pièces ont fait l’objet de quelques adaptations cinématographiques, la seule et unique œuvre qui fait date demeure la fresque d’Ariane Mnouchkine avec Philippe Caubère, c’était en 1978… un autre siècle.
À la question « En quoi votre Molière est-il imaginaire ? » Olivier Py répond : « Parce que l’on a très peu de documents historiques sur Molière. Il n’existe aucune lettre ni aucun manuscrit de lui. On est donc forcé d’imaginer ce qui s’est passé au cours de cette nuit incroyable où il est mort en scène – dans la réalité un peu après, dans ses appartements, mais John Ford l’a gravé dans le marbre : « quand la légende dépasse la réalité, on imprime la légende » ndlr –, jouant sa propre mort et se vouant lui – même à la mort ».



Paris, 17 février 1673. Comme tous les soirs, Molière monte sur la scène du théâtre du Palais-Royal pour jouer Le Malade imaginaire. C’est à partir de ce point de départ, ou plutôt, de chute, que le film va se construire, dans un époustouflant plan séquence d’1h30 qui suscite l’admiration et nous tient en haleine de bout en bout.
De cette plongée comme suspendue à la fois sur le fil de la vie de cet artiste fatigué et malade et sur celui de son verbe, puissant et incisif, naît un film tour à tour fascinant, déroutant, possiblement agaçant et captivant. Autour de Molière, sa troupe, son public, les fidèles et ceux qui le sont moins, des notables emperruqués, des vieilles dames qui jasent… Et puis deux hommes : Michel Baron, considéré par ses contemporains comme le meilleur comédien de sa génération, qui fut l’élève de Molière et sans doute aussi, le récit le suggère – s’appuyant sur divers et très sérieux travaux historiques –, son amant ; et Claude-Emmanuel Luillier, dit Chapelle, l’ami intime, le confident. Au cours de cette ultime représentation du Malade imaginaire, Jean-Baptiste, déjà hanté par le spectre de la mort, revisite son théâtre, sa vie, interroge ses regrets, invoque ses protecteurs ou ses ennemis et convie ses vieux démons à ce banquet dont il sera le funeste et unique convive. Dans les entrailles du théâtre, qui seront alors comme une matrice, il retrouvera l’enfant qu’il a été et puis aussi Madeline, celle sans lesquels ni Molière ni le Français n’auraient pu exister.

Entièrement éclairé à la bougie (« un petit millier par jour »), dans le labyrinthe d’un décor très présent et presque organique, les comédiens (tous ou presque venant du théâtre et tous exceptionnels, Laurent Lafitte en tête) jouent comme en apnée, le souffle court, puis violemment relâché sous la puissance d’un texte vif et écorché. C’est une expérience assez unique dont nul spectateur amoureux du théâtre et de la dramaturgie ne devrait se priver.